Dieu agit dans le silence, la prière persévère dans la foi
18, 14–16 ; 19, 6–9 ; Psaume 104 ; Luc 18, 1–8.
Frères et sœurs,
La liturgie de ce jour nous invite à contempler deux mouvements essentiels de la vie spirituelle : l’action discrète de Dieu et la persévérance du croyant dans la prière.
Le livre de la Sagesse nous parle d’un moment mystérieux : « Quand un silence paisible enveloppait toute chose… ta Parole toute-puissante s’élança du ciel. » Dieu agit souvent dans le silence, loin du tumulte. Il ne s’impose pas, il visite. Il ne crie pas, il transforme. Ce passage évoque la nuit de la libération d’Israël, où Dieu intervient avec puissance pour sauver son peuple. Mais cette puissance se manifeste dans la discrétion, dans la fidélité à ses promesses.
Le psaume 104 chante cette fidélité : « Il se souvient de son alliance… il fit sortir son peuple dans l’allégresse. » Dieu est un Dieu de mémoire, de fidélité, de libération. Il ne nous oublie pas, même quand nous traversons des nuits longues et silencieuses.
Dans l’Évangile, Jésus nous donne une parabole sur la prière persévérante. Une veuve réclame justice à un juge indifférent. Et parce qu’elle insiste, le juge finit par céder. Jésus conclut : « Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? » Cette parole est un appel à ne jamais nous décourager dans la prière. Même si Dieu semble tarder, il écoute. Même si le silence nous enveloppe, sa Parole est en marche.
Mais Jésus ajoute une question poignante : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » La vraie foi est celle qui tient bon, qui prie sans se lasser, qui espère contre toute espérance.
Frères et sœurs, en ce jour, accueillons le silence comme lieu de visitation divine. Persévérons dans la prière, même quand elle semble stérile. Car Dieu agit, Dieu écoute, Dieu sauve. Que notre foi soit patiente, confiante et fidèle, à l’image de cette veuve, à l’image du peuple libéré, à l’image du Christ qui nous visite dans le secret. Amen !
Mgr G.R.B