
Références des textes: Jr 28, 1-17 ; Ps 118,29. 43,79-80, 95.102; Mt 14,13-21
» Détourne-moi de la voie du mensonge, fais-moi la grâce de ta loi. »
Chers frères et sœurs, bien-aimés dans le Christ, les textes de ce lundi de la 18ème semaine du temps ordinaire, année paire, nous invitent à nous détourner du mensonge et à vivre dans la vérité devant Dieu et devant les hommes.
En effet, la première lecture tirée du livre du prophète Jérémie nous montre que le salaire du mensonge, de l’usurpation de titre, du faux et usage de faux c’est la mort ! On le voit à travers la figure d’Ananie, fils d’Azzour, originaire de Gabaon, qui fait des fausses prophéties au nom du Seigneur : « Écoute bien, Ananie : le Seigneur ne t’a pas envoyé, et toi, tu rassures ce peuple par un mensonge. C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur : Je te renvoie de la surface de la terre ; tu mourras cette année « .
Oui, chers frères et soeurs, au lieu de dire la vérité aux gens, parfois nous choisissons délibérément de leur mentir pour leur plaire et paraître devant eux ce que nous ne sommes pas en réalité. C’est le péché du prophète Ananie et c’est aussi notre péché aujourd’hui. En politique comme dans bien d’autres domaines de la vie en société, nous voulons plaire et nous disons des choses fausses. Nous redoutons de dire la vérité, parce que cette vérité fait mal. Nous ne voulons pas passer pour des prophètes de malheurs comme Jérémie qui prophétise la guerre, le malheur et la peste au peuple d’Israël, afin de les amener à la conversion véritable.
Bien-aimés dans le Christ, le but de notre vocation d’enfant de Dieu est de dire la vérité et de vivre dans la vérité devant Dieu et devant nos frères et soeurs. Ne prêchons pas nos états d’âme, mais disons la vérité et même parfois la vérité qui blesse ! L’objectif est d’amener les gens à la conversion du cœur et au changement de comportements. » On ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs » , avait dit Honoré de Balzac ! On ne soigne pas une plaie purulente et la caressant. Il faut frotter pour bien la nettoyer et utiliser de l’alcool. C’est douloureux, mais c’est pour la bonne cause : la guérison ! De même, la vérité guérit et libère, alors que le mensonge tue !
» Détourne-moi de la voie du mensonge, fais-moi la grâce de ta loi. »
Oui, chers frères et soeurs, dans l’évangile de Matthieu, les disciples n’ont pas honte d’exposer la vérité de la situation au Christ : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. » Pour la majorité d’entre eux en effet, il leur paraissait que l’idée du Maître était tout sauf réaliste : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Comment le faire ? La vérité est qu’il n’y a que cinq pains et deux poissons. Comment avec si peu nourrir cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants ?
Jésus leur dit : « Apportez-les moi. » Et le miracle de la multiplication se produisit. Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait douze paniers pleins. Chers frères et soeurs, soyons vrais devant Dieu. Venons à lui tel que nous sommes et avec ce que nous avons et lui saura quoi faire pour nous rendre plus beau, plus belle, plus riche, plus fraternels, plus justes, plus aimants et plus saints ! Dieu seul détient le mystère de la croissance. La seule chose qui nous est demandée c’est l’effort. Même le plus petit effort et le plus insignifiant des sacrifices. Et la grâce divine fera le reste.
Prions donc les uns pour les autres, afin que le Seigneur nous dispose à nous abandonner à sa grâce et à sa divine providence. Soyons vrais devant Dieu et devant les hommes. Dire et servir la vérité sans chercher à mentir pour plaire ou paraître ce que nous ne sommes pas. Amen !