
Dans le Quatidien national, L’UNION du lundi 4 novembre 2024, à la page 17 portant satire « les gabonitudes » il est fait mention du sacrement de la réconciliation avec en finale une accusation grave portant sur la violation du secret de confession en faveur des forces de la police.
L’Église est mère et éducatrice. Elle a reçu sa mission de son divin sauveur , le Christ Jésus.
Nous nous donnons, devant une telle accusation faisant preuve d’une ignorance grave, de repondre à certaines interrogations:
La confession peut-elle se faire directement à Dieu ? Pourquoi la confession doit-elle se faire à un prêtre ? La question brûlante est la suivante: Un prêtre peut-il répéter ce qu’il entend en confession?
L’idée d’aller « directement » se confesser à Dieu est contraire à l’enseignement du Christ. En effet, Jésus, Dieu fait homme, est le Seul à pouvoir remettre les péchés. Et ce pouvoir, Jésus l’a confié aux Apôtres : “Recevez l’Esprit Saint : les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez“. (Jn 20, 22-23)
Affirmer que l’on peut soi-même se confesser à Dieu, c’est prétendre être son propre prêtre et détenir un savoir ou un pouvoir qui donne prise sur Dieu. Or, personne ne peut se sauver lui-même à force de concentration, d’exercices ou de bons sentiments.
À la suite des Apôtres, les prêtres reçoivent du Christ la mission – et donc le pouvoir – de remettre les péchés. Ainsi, se confesser à un prêtre assure que c’est bien Dieu qui accorde Son pardon et réconcilie le pénitent avec l’Eglise. Le prêtre est un instrument de la miséricorde divine, qui accueille le pénitent avec charité et dans la joie de l’aider à recevoir le pardon de Dieu.
« Le secret inviolable de la Confession provient directement de la loi divine révélée et s’enracine dans la nature même du sacrement, au point de n’admettre aucune exception dans la sphère ecclésiale, et encore moins dans la sphère civile » (Pénitencerie apostolique, 2019).
Le secret de la confession est intrinsèque au sacrement de réconciliation.
Ce n’est pas un simple secret professionnel imposé par une autorité extérieure, humaine ou ecclésiale, mais c’est constitutif de l’essence même du rite : c’est le Christ, l’acteur principal ! C’est à lui que s’adresse le pénitent, pas au prêtre qui n’est que témoin de la relation sacrée entre une âme et son Créateur et instrument de la grâce. Ainsi, si le médecin est propriétaire de ce que lui dit son patient, ce n’est pas le cas du prêtre, qui, chaque fin de confession, prie pour demander la grâce d’oublier ce qu’il a entendu. Le fait que le secret de la confession soit absolu permet aux fidèles de conserver leur liberté de parole devant Dieu et dans leur relation à Lui.
Somme toute, nous sommes indignés devant la légèreté avec laquelle la rédaction du journal l’union une fois de plus porte au ridicule un service aussi sacré qu’est le sacrement de la réconciliation et les hommes ordonnés qui exercent ce beau ministère.
Considérant ce qui précède, il est évident que la présente caricature est le fait d’une ignorance notoire des disposition du Droit de l’Eglise en matière d’inviolabilité du secret de confession : « Le secret sacramentel est inviolable; c’est pourquoi il est absolument interdit au confesseur de trahir en quoi que ce soit un pénitent, par des paroles ou d’une autre manière, et pour quelque cause que ce soit » (cf. Can 983).