Vœux au Chef de l’État: discours de Mgr Jean Patrick IBA-IBA

Son Excellence Mgr Jean Patrick IBA-BA, Archevêque de Libreville a présenté au nom des confessions religieuses les vœux au chef de l’état, le général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, le vendredi 10 janvier 2025 au palais présidentiel. Nous publions ici le texte de l’Archevêque:
VŒUX DES CONFESSIONS RELIGIEUSES 2025

Excellence Monsieur le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État,

A l’aube de cette nouvelle année qui s’ouvre sous le signe du renouveau et de l’espérance pour notre nation, il m’est agréable, au nom des confessions religieuses que je représente, et en mon nom propre, de vous présenter à vous, à votre épouse Madame la première Dame, ainsi qu’à toute votre famille, aux membres du gouvernement et à l’ensemble des membres du CTRI, nos vœux les plus sincères de santé, de paix, de prospérité, de justice et de réussite.

Monsieur le Président,

L’année écoulée a été marquée par de nombreux défis pour notre pays parmi lesquels : la tenue du Dialogue National Inclusif, la rédaction d’une nouvelle Constitution et le référendum Constitutionnel de novembre dernier qui a abouti à la promulgation de la nouvelle Loi fondamentale du Gabon le 19 décembre 2024. Même si nous saluons l’esprit de fraternité qui a prévalu durant toutes ces consultations et qui témoigne du désir ardent de voir notre pays renouer avec l’ordre constitutionnel, nous ne pouvons pas ignorer la pertinence de certaines voix discordantes qui s’expriment de plus en plus dans notre pays. C’est pourquoi nous vous encourageons, en cette année 2025, à œuvrer davantage au rassemblement de toutes les forces vives de la nation pour la construction du Gabon nouveau que nous appelons tous de nos vœux.

L’année 2024 a été également le symbole de la mise en chantier du pays tout entier, avec le développement des voieries urbaines et périurbaines, la construction et la réhabilitation de plusieurs établissements scolaires, universitaires ainsi que des centres de formation telles que les écoles provinciales de santé et d’action sociale. Par ailleurs, nous saluons la mesure courageuse de réserver aux opérateurs nationaux, les marchés publics d’une valeur allant jusqu’à 150 millions de FCFA, et il serait bon de faire un bilan de ladite mesure afin d’édifier les populations sur l’impact de celle-ci quant à l’émergence d’une nouvelle classe économique de « champions nationaux ». De même, nous nous réjouissons de la part réservée aux opérateurs miniers et pétroliers autochtones dans l’attribution des permis d’exploitation de notre sous-sol.

Monsieur le Président,

Les souffrances des populations sont encore très prégnantes. En effet, l’accès aux services essentiels tels que l’eau potable et l’électricité reste toujours problématique pour des milliers de Gabonais. Il en est de même pour la lancinante question du chômage des jeunes diplômés qui ne perçoivent pas encore la fin de leur calvaire. Des efforts supplémentaires, plus intenses, méritent d’être réalisés pour soulager le quotidien de ces compatriotes dont la patience est mise à rude épreuve et le moral fortement entamé.

Sur la question de la restauration des valeurs, nous relevons, pour le déplorer, que la corruption demeure un mal au sein de notre administration. Nous vous invitons à mettre en place des mécanismes plus coercitifs de lutte contre ce fléau. Dans le même ordre d’idées, nous constatons encore de nombreuses faiblesses dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire dont les décisions ne sont pas toujours rendues de façon équitable.

Monsieur le Président,

Le processus de transition que vous conduisez jusqu’ici, en respectant scrupuleusement le calendrier que vous vous êtes assigné, doit s’achever dans les mêmes dispositions. Ce processus doit être l’occasion de voir éclore une nouvelle classe de femmes et d’hommes politiques qui ont à cœur la recherche et la préservation du Bien Commun et non l’enrichissement personnel. Nous disposons d’un pays pacifique, riche en ressources naturelles, où les populations aspirent légitimement à un épanouissement intégral. Aussi, saluons-nous les efforts du gouvernement pour encourager les Gabonais à renouer avec leurs terres comme lieu privilégié d’enracinement culturel et de villégiature. En tant que confessions religieuses, nous sommes convaincues que la voie de la réconciliation nationale, du respect des droits de l’homme et de la dignité humaine, de la construction d’une société plus juste et plus fraternelle, passe par la compréhension mutuelle et la solidarité de toutes les filles et de tous les fils de notre pays.

Monsieur le Président,

Nous vous encourageons à maintenir, un climat social qui permette la liberté de la presse et le débat contradictoire. Nous déplorons, cependant, la recrudescence de ce que les Gabonais appellent communément le « kounabélisme », qui n’aide pas le Gabon à sortir des sentiers battus et qui, de fait, pourrait ternir votre action. Nous, hommes de Dieu, vous assurons de notre ferme engagement à soutenir toutes les initiatives visant à restaurer les institutions, à renforcer la paix sociale et à promouvoir le bien-être de notre peuple. La prière de chacun de nos cultes, les efforts de nos communautés pour la justice, la paix et la réconciliation, accompagneront chaque étape de ce processus.

Enfin, nous prions pour que cette année 2025 soit une année de succès, de réconciliation et de prospérité pour le Gabon et pour tous ses enfants. Que Dieu et nos ancêtres bienheureux vous bénissent, qu’ils bénissent le Gabon et tous ses habitants.

Je vous remercie !

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