
Messe de clôture de la 32ème Assemblée Plénière Ordinaire de la Conférence Episcopale du Gabon.
Son Excellence Mgr Jean Vincent ONDO EYENE, évêque du diocèse d’Oyem, président de la conférence des évêques du Gabon à présidé à la paroisse Notre Dame du Rosaire de la Nomba le dimanche 12 janvier 2025. Nous publions ici l’homélie qu’il a prononcé:
Excellence, Chers confrères dans l’épiscopat
Cher peuple de Dieu
En clôturant aujourd’hui notre 32 Assemblée plénière qui portait sur la bonne gestion des biens de l’église en vue de l’autofinancement de nos Diocèses, l’Eglise célèbre aujourd’hui le Baptême du Seigneur.
Selon le récit de l’Évangile (Luc 3, 15-22.) que nous venons d’écouter, Jésus se fait baptiser par Jean. En dépit de son nom de << baptême », il n’avait pas la valeur sacramentelle. Comme vous le savez, c’est en effet par sa mort et sa résurrection que Jésus institue les sacrements qui font naître l’Église. Le baptême qui était conféré par Jean était plutôt un acte pénitentiel, un geste qui invitait à l’humilité devant Dieu, pour un nouveau départ : en se plongeant dans l’eau, le pénitent reconnaissait avoir péché, implorait de Dieu la purification de ses fautes et il était invité à changer ses comportements erronés.
Oui, Excellence chers confrères dans l’épiscopat et vous cher peuple de Dieu, CHANGER SES COMPORTEMENTS ERRONES.
Il s’agit donc pour nous aujourd’hui, un rapport avec le thème de notre session de changer des comportements erronés qui sont nocifs à l’autonomie financière de nos diocèses en particulier et de notre Eglise en général.
Cela implique naturellement une conversion, a minima, dans les dimensions biblique, canonique, ecclésiologique et dans la pastorale économique. Pour ce faire, reprenons quelques passages de la première lecture
Tracez droit, dans les terres arides, une route pour notre Dieu L’ordinaire du lieu à la responsabilité de veiller et de contrôler en respectant la législation canonique à la matière (c’est la dimension canonique).
Que tout ravin soit comblé, l’intendant doit d’abord rester un serviteur libéré intérieurement, sans grosses lacunes mais plutôt pétris de compétence pour fructifier son talent (c’est la dimension biblique).
Toute montagne et toute colline abaissée. Nous voyons bien ici une unité de destin entre les montagnes et les collines. La gestion doit être participative et se faire en église. (C’est la dimension ecclésiologique).
Que les escarpements se changent en plaine, et les sommets, en large vallée. C’est ici qu’on peut appliquer la dimension pastorale et économique qui nous impose d’être des créateurs de richesses. On ne saurait se contenter de ce qui a Eté fait par nos prédécesseurs en matière de biens ecclésiastiques, on ne saurait se contenter de ce qui a été fait par nos prédécesseurs en matière de biens ecclésiastiques et on ne saurait continuer avec des pratiques qui enrichissent des individus au détriment des églises. C’est un scandale de foi quand les investissements pour l’église et par elle sont détournés pour une utilisation en dehors de l’église, en raison d’une sécurité qui est, en fait, aussi éphémère qu’illusoire. Notre secours est dans le nom du Seigneur, notre unique destinée c’est dans l’Église. Nous devons aimer nos diocèses et nos paroisses de façon privilégiée et prioritaire. Un amour qui va jusqu’au sacrifice de ce qu’on est et de ce qu’on a pour la gloire de Dieu et le salut des hommes.
C’est dans ces conditions de conversion, de changement de mentalité et de paradigme que l’un des plus beaux passages du livre de Isaïe que nous avons suivi pendant la première lecture pourra se réaliser au cours du pèlerinage jubilaire de l’espérance que nous avons entamé cette année. Isaïe dit en effet « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu ». Cette phrase, à elle toute seule, est déjà une Bonne Nouvelle extraordinaire, presque inespérée, pour qui sait l’entendre !
<< Proclamez que son service est accompli» cette phrase située dans son contexte veut dire que la servitude à Babylone est finie! C’est donc une annonce de la libération et du retour à Jérusalem. Quel beau programme pour notre église : être libéré de la servitude financière et devenir une nouvelle Jérusalem pour es Gabonais et tous les habitants du Gabon. En effet, il suffit d’avoir une église sainte, saine, autonome, pour avoir un Gabon Fort, développé et prospère.
Ce programme suscite cependant une interrogation: Qu’as- tu fais de ton baptême ? vis-tu ton engagement baptismal ?
En effet cette fête du Seigneur annonce le baptême sacramentel que nous avons reçu et qui a fait de nous des enfants de Dieu et de L’Église en nous plongeant dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Est-ce que je me comporte vraiment en enfant de Dieu et de l’Église? « Par les promesses du baptême, le baptisé s’engage à vivre en enfant de Dieu, à chercher l’union au Christ, à prendre sur lui la mission de l’Église et à coopérer avec l’Esprit saint à sa propre sanctification, qui est la ressemblance au Christ, et à la sanctification des autres. Les promesses du baptême comportent donc un engagement à vivre conformément aux dons reçus au baptême. » Dans la seconde lecture Saint Paul disait: Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. Bien aimés de Dieu, laissons l’Esprit Saint nous renouveler au moment où nous allons entrer dans le temps ordinaire
Que par Notre Dame du Gabon, le Seigneur fasse murir en nous l’audace d’être des chrétiens qui vivent de la grâce baptismale et qui osent se mettre en route, pleins d’espérance pour une Église autonome, plus forte; un Gabon plus heureux et mieux développé aujourd’hui demain et pour les siècles des siècles.