Méditation du mardi du 2ème mardi du temps ordinaire, année impaire

« Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »
Chers frères et soeurs, bien-aimés dans le Christ, les textes de ce mardi de la deuxième semaine du temps ordinaire, année impaire, nous enseignent sur la religion que Dieu préfère.
Le mot religion a deux étymologies latines possibles. Il vient tout d’abord du verbe « religere » qui signifie se récueillir, réfléchir et méditer. La religion est donc avant tout pensée comme une vie intérieure en lien avec la foi, la confiance et l’espérance. Cette espérance donc parle la lettre aux Hébreux : Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme .
Dans cette première approche, la religion ne se limite pas à un ensemble de traditions, de rites, de lois et d’actions extérieures. Comme nous l’avons entendu dans l’évangile de Marc, les pharisiens sont de ceux-là qui s’attachent d’abord et avant tout aux traditions, aux lois et aux rituels extérieurs. Alors que les disciples du Christ s’attachent avant tout à marcher à la suite du Maître, à écouter ses enseignements et à les mettre en pratique.
Ici, le risque de cette religion pratiquée par les pharisiens est d’être une religion désincarnée. Une religion qui ignore que l’Homme est le chemin de l’Eglise. En effet, « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. » Une religion qui n’est plus au service de la gloire de Dieu et du salut intégral de l’Homme devient ainsi un véritable opium pour les peuples.
Sur un autre point de vue, religion vient du verbe latin religare, signifiant attacher, relier. Ce qui est mis en avant par cette définition, d’une part, c’est le rapport vertical que l’humanité entretien avec Dieu et, d’autre part, ce sont les rapports horizontaux que les croyants entretiennent entre eux-mêmes. Et, tout cela est encadré par un corps sacerdotal. C’est justement le rôle que jouent les pharisiens, les docteurs de la Loi et les anciens du peuple. Ils veillent à la conformité des actes religieux. Jésus ne leur en fait pas le reproche ; car ils sont dans leur rôle de gardiens du temple, des rites et des traditions. Jésus leur demande, au contraire, d’aller à la source des choses, aller plus au large et ne pas s’arrêter à la simple et mécanique pratique extérieure de la religion.
Il leur pose la question suivante : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu’il fut dans le besoin et qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ?  » Oui, bien-aimés, aujourd’hui aussi, le Christ nous renvoie à la Parole de Dieu :  » N’avez-vous jamais lu ce que fit David … » Que notre pratique religieuse soit soutenue par la foi, l’espérance et la charité. Et que la Parole de Dieu soit notre phare du large qui nous éclaire et nous conduit toujours à bon port.
« Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l’homme est maître, même du sabbat. »
Chers frères et soeurs, la religion a été faite pour l’homme et non l’homme pour la religion. Il s’agit de se relier à Dieu tout en vivant dans la communion avec les frères et les soeurs, en veillant à garder le lien de l’esprit dans la paix. On ne peut pas être indifférent à la clochardisation des êtres humains et se dire religieux. On ne peut pas laisser l’injustice prospèrer et se dire religieux. On ne peut pas voir de milliers de frères et de soeurs mourir de faim et de soif et se dire religieux. On ne peut pas laisser les petites étincelles devenir des flammes ravageurs et se dire religieux.
On ne peut pas se complaire dans une pratique extérieure de la religion et remettre à demain le service de l’Homme à éduquer, à soigner, à protéger, et à loger. Comment chanter la Gloire de Dieu si l’on ne remet pas l’Homme debout ? Saint Irénée de Lyon ne disait-il pas, en son temps que, la gloire de Dieu c’est l’homme debout ? Non, on ne peut pas remettre à demain la restauration de la dignité de l’Homme et se faire bonne conscience par l’organisation des somptueuses cérémonies religieuses.
Prions donc les uns pour les autres, afin que le Seigneur nous donne de répondre généreusement à son appel à retourner aux fondements même de la véritable religion : l’Amour de Dieu et l’amour du prochain. En effet, la Parole de Dieu dit, en 1Jn 4, 20-21 :  » Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur; comment celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas? « 
Que par l’intercession de Ste Agnès, Vierge et martyre, nous demeurons fidèles jusqu’au bout à la Parole de Dieu et à la religion d’amour. Amen !

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