
Abbé Serge-Patrick MABICKASSA.
Le Seigneur dit à Caïn : « Où est ton frère Abel ? »
Réf : 4, 1-15.25 ; Ps 49,1.8.16-17.20-22 ; Mc 8,11-13
Chers frères et sœurs, bien-aimés dans le Christ, les textes de ce lundi de la 6ème semaine du temps ordinaire, nous donnent de méditer sur le thème de la fraternité et, plus généralement, sur le devoir de charité que nous nous devons les uns aux autres.
Nous souvenant de la lettre encyclique « Fraterlli tutti », du Pape François, sur la fraternité et l’amitié sociale (03 octobre 2020), l’occasion nous est donnée, ce jour, d’approfondir les valeurs de fraternité et d’amitié, dans un monde miné par des conflits armés et les guerres intestines. A 53 jours de l’élection présidentielle, notre pays le Gabon a particulièrement besoin de construire une paix sociale durable fondée sur la fraternité, l’amitié, l’unité nationale et la cohésion sociale.
Pour y parvenir, chacun doit se sentir responsable de ses frères et sœurs en humanité et pas seulement les frères et sœurs de sang. Cette impérative est divine. Au commencement, en effet, Dieu lui-même a consacré la fraternité et l’amitié sociale à travers le grand enseignement que nous donne la relation entre Caïen et son frère Abel, dans le livre de la Genèse.
Oui, bien-aimé dans le Christ, chacun doit se sentir gardien de ses frères et sœurs, en combattant les péchés de l’exclusion, de la jalousie, de l’envie et de la cupidité qui poussent aux crimes fratricides en tous genres. Chers frères et sœurs, pourquoi donc être jaloux de son frère ou de sa sœur ? Pourquoi nous tendre des pièges les uns aux autres ? pourquoi jeter la peau de bananes à ses frères ou à ses sœurs ?
En nous créant, Dieu ne nous a-t-il pas tous bénis ? Caïen et un cultivateur prospère et Abel est un berger heureux. A chacun son métier et à chacun sa bénédiction propre. Dieu est pour tous ! Or, par jalousie et envie, Caïen tue son frère Abel.
Les récits comme celui de Caïen et d’Abel sont légion dans notre société. D’où la nécessité impérieuse de cultiver la fraternité et l’amitié sociale. Dans l’extrait de l’évangile de Marc que nous avons entendu, les pharisiens ne se montrent pas fraternels envers Jésus. Au contraire, ils lui posent une question piège afin de le mettre à l’épreuve et le prendre en défaut. D’où le profond soupir d’indignation du Christ : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive.
Bien-aimés dans le Christ, le manque de fraternité et de bienveillance des pharisiens pousse Jésus à les quitter et à partir vers l’autre rive. Comme quoi la méchanceté engendre l’exclusion. D’où la dénonciation du psalmiste 49 : « Tu t’assieds, tu diffames ton frère, tu flétris le fils de ta mère. Voilà ce que tu fais ; garderai-je le silence ? Penses-tu que je suis comme toi ? » Il y a plusieurs manières de tuer son frère ou sa soeur. La calomnie, la diffamation et l’hypocrisie sont des poisons qui tuent la fraternité et l’amitié sociale. Nous devons donc nous en prémunir.
Pour cela, prions les uns pour les autres, afin que le véritable règne de la fraternité et de l’amitié sociale vienne dans nos familles, dans nos communautés et dans notre pays le gabon. Que nos relations soient expurgées de la calomnie, de la diffamation, de l’hypocrisie et du sang ! Amen !