Méditation du mardi, 18 Février 2025, 6ème Semaine du Temps Ordinaire Année Impaire

LE DESSEIN DE DIEU POUR L’HUMANITÉ EST IMMUABLE, MAIS LA NATURE DIVINE N’EST PAS IMPASSIBLE

Pour notre méditation aujourd’hui, nous nous intéresserons au livre de la Genèse, singulièrement au verset 6 du chapitre 6, où l’auteur met en lumière la passibilité de Dieu : « Le Seigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre ; il s’irrita en son cœur et il dit » (Gn 6, 6).

Le texte nous met en face de l’anthropopatie qui consiste à attribuer à la divinité, pour le cas d’espèce à Dieu, les affections de l’humanité. Autrement dit, on voit un Dieu tout-puissant qui regrette son œuvre et qui a mal au cœur parce que son projet ne suit pas le cours voulu. En effet, la repentance attribuée au Seigneur semble impliquer des hésitations ou un changement d’objectif dans le Seigneur qui existe par lui-même. Ce qui contredit ce dictat sublime de sa parole qui dit : « Dieu n’est pas homme pour mentir, un fils d’Adam pour se rétracter.
Va-t-il dire et ne pas agir, prononcer une parole et ne pas l’exécuter ? » (Nb 23, 19).

Cependant, chaque acte ici enregistré – l’observation, la résolution, l’exception – semble également avec le repentir s’opposer à l’immuabilité de Dieu. Pour aller à la racine de la matière, tout acte de volonté divine, de puissance créatrice ou d’interférence avec l’ordre de la nature semble en contradiction avec la rigidité du dessein. Mais l’homme a un esprit fini et une sphère d’observation limitée, et n’est donc pas capable de concevoir ou d’exprimer des pensées ou des actes exactement comme ils sont en Dieu, mais seulement tels qu’ils sont en lui-même.

Ainsi donc, « le repentir ici attribué à Dieu ne lui appartient pas proprement, mais se réfère à notre compréhension de lui » disait Calvin. Car puisque nous ne pouvons pas le comprendre tel qu’il est, il faut que, pour nous, il se transforme en un certain sens. Cette repentance ne peut avoir lieu en Dieu, il ressort facilement de cette seule considération que rien ne se passe qui soit par lui inattendu ou imprévu. Keil peut ajouter que « le repentir de Dieu ne présuppose aucune variabilité dans sa nature ou ses desseins ». Et Lange de dire : « Un anthropathique particulièrement fort expression, qui, cependant, présente la vérité que Dieu, en cohérence avec son immuabilité, assume une position changée par rapport à l’homme changé ». Ce qui signifie que Dieu est certainement touché par les actes mauvais de l’homme, mais nous ne serons pas comment cela l’affecte. Toutefois, Dieu accepte les changements des hommes, sans changer son projet pour le genre humain.

On comprend ainsi que bien que le dessein divin soit immuable, c’est-à-dire sans changement possible et constant jusqu’à l’éternité ; il demeure que la nature divine n’est pas impassible.

Ainsi prions le Seigneur, pour que nous sachions agir comme il le désire. Que le Saint-Esprit nous donne à ne point contrister Dieu.
Abbé Priscil Nsome

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