
Abbé Serge-Patrick Mabickassa
La date du 19 février 2025, donne à la conscience commune du peuple gabonais de se souvenir de la visite pastorale du Pape Jean Paul II en terre, aussi voudrais-je reprendre ces paroles entendues au stade Omnisport Président Bongo :
Chers frères et sœurs du Gabon,
Vous avez été délivrés de la puissance du mal en donnant votre foi à Dieu notre bon Pasteur ; vivez confiants dans son amour !
Vous avez été accueillis par l’Eglise comme membres à part entière ; prenez-y vos responsabilités pour édifier chez vous cette Maison spirituelle ! ( Jean Paul II)
Chers frères et sœurs, bien-aimés dans le Christ, après la pluie vient le beau temps, après la malédiction du déluge, vient la bénédiction de la terre et de ses habitants par le Créateur.
Oui, chers frères et sœurs, les textes de la liturgie de ce mercredi de la sixième semaine du temps ordinaire, année impaire, nous enseignent qu’aucune situation malheureuse n’est irréversible pour le juste. Oui, comme le dit le psaume 30 : « la colère de Dieu ne dure qu’un instant, mais sa grâce toute la vie ; le soir arrivent les pleurs, et le matin l’allégresse « .
Dans la première lecture entendue, la colombe de Noé, portant un rameau d’olivier tout frais à son bec, symbolise la paix retrouvée après le malheur. Aujourd’hui, de nombreuses personnes souffrant dans leur corps et dans leur esprit ont besoin de retrouver la santé et la paix. Tout comme ces personnes et ces nations vivant des douloureuses situations de conflits. Tous ont besoin de retrouver la paix des origines du monde. Cette paix et cette harmonie originelles rendues dans ce refrain reccurent de la création : « Et Dieu vit que cela était bon ! » (Gn 1, 10).
Après les turpitudes politiques et sociales des années antérieures au 30 août 2023 et après une transition de près de 2 ans, notre pays le Gabon s’apprête à retrouver l’ordre constitutionnel, par l’élection présidentiele du 12 avril à venir. Puissions nous vivre l’expérience heureuse de la colombe de Noé, revenant avec un rameau d’oliver tout frais !
Et, si hier, nous nous sommes lamentés, aujour’hui nous sommes invités, avec le psalmiste, à rendre grâce à Dieu pour tous ses bienfaits : » Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? J’élèverai la coupe du salut, j’invoquerai le nom du Seigneur. »
Sentiments de louange et d’action de grâce qui animent cet aveugle de l’évangile de Marc, après sa guérison par Jésus. En l’amenant à l’écart, ce n’est pas au premier coup que cet aveugle recouvre la vue. C’est plutôt après le second essai. cela ne signifie pas que Jésus ne pouvait pas lui rendre la vue aussitôt, mais le Christ nous enseigne la patience dans les épreuves. La vie de foi n’est pas de la magie. C’est progressivement que la grâce de Dieu opère des miracles dans nos vies. Le Déluge n’a-t-il pas duré 40 jours ?
La foi appelle donc l’endurance, la patience et la persévérance. Et, la seule attitude à avoir est de ne jamais désespérer de l’amour de Dieu et de sa miséricorde offerte à toute ses créatures. En effet, depuis les temps anciens, après le déluge, Dieu s’est engagé envers toute la terre : « Jamais plus je ne maudirai le sol à cause de l’homme : le cœur de l’homme est enclin au mal dès sa jeunesse, mais jamais plus je ne frapperai tous les vivants comme je l’ai fait. »
Prions les uns pour les autres et prions tout spécialement pour toutes les personnes vivant des situations de détresse, d’épreuves et de doute, afin qu’elles reçoivent la visite de la colombe de Noé leur annonçant la fin de leurs malheurs. Amen !