Conférence-débat et témoignage : « une plongée spirituelle et historique dans le sens profond du jubilé »

Dans le cadre des festivités marquant les 50 ans de présence des Sœurs Clarisses au Gabon, la communauté du monastère Notre-Dame des Anges à Essassa a organisé une conférence-débat et témoignages animée par le Père Etienne MBAS , prêtre dominicain autour du thème : « Jubilé des Sœurs Clarisses : action de grâce au Seigneur ». Cette rencontre, riche et structurée, a permis de revisiter les fondements bibliques, historiques, ecclésiaux et spirituels du jubilé, en mettant en lumière sa signification profonde pour la vie consacrée et pour l’Église tout entière.


Une approche biblique enracinée dans l’Ancien et le Nouveau Testament
Le conférencier a débuté par une approche épistémologique et biblique du jubilé. Le mot « jubilé », du terme hébreu Yovel, désigne une année sainte célébrée tous les cinquante ans, selon le Livre du Lévitique (25, 10-13). Cette année exceptionnelle était marquée par trois gestes essentiels : la libération des esclaves, la remise des dettes, et le repos de la terre. Elle symbolisait une restauration de la justice, de la paix sociale et de la dignité humaine. Cette dynamique de libération trouve son accomplissement dans le Nouveau Testament, où Jésus proclame à la synagogue de Nazareth une « année de grâce du Seigneur » (cf. Lc 4,19), se présentant lui-même comme l’accomplissement de l’espérance jubilatoire. Ainsi, le jubilé devient un signe de rédemption et de renouveau pour toute l’humanité.
Un éclairage historique sur l’évolution du jubilé dans l’Église
L’approche historique a ensuite permis de retracer la genèse du jubilé chrétien, officiellement institué par le pape Boniface VIII en 1300, sous l’impulsion d’un mouvement populaire spontané. Au fil des siècles, les papes ont enrichi cette tradition : ouverture des Portes Saintes, conditions d’indulgence, fixation de la périodicité à vingt-cinq ans, et ajout des basiliques romaines à visiter. Le jubilé devient alors un événement spirituel majeur, marqué par le pardon, le pèlerinage et la réconciliation. Les participants ont découvert que ces célébrations n’étaient pas de simples commémorations, mais des temps forts de renouveau ecclésial, à l’image des grands jubilés de 1925, 1950, 1975, 2000, ou encore du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde en 2015.
Le jubilé : un appel à la conversion et à la miséricorde
Un autre axe de la conférence a porté sur le sens spirituel du jubilé. Il a été présenté comme une année de grâce, de pardon et de réconciliation avec Dieu et avec les autres. L’ouverture de la Porte Sainte, symbole fort du jubilé, marque le début d’un nouveau chemin : celui de la conversion, de la guérison intérieure et de la charité renouvelée. L’occasion fut également donnée d’expliquer le sens des indulgences plénières offertes durant le jubilé. Ces grâces spirituelles, accordées aux fidèles sous certaines conditions (confession, eucharistie, prière pour les intentions du pape), manifestent la miséricorde infinie de Dieu qui relève, purifie et envoie.
Des témoignages poignants de vocation et de fidélité
Au terme des interventions doctrinales, plusieurs témoignages ont été partagés, apportant un visage incarné à la richesse théologique exposée. Des Sœurs Clarisses ont raconté leur vocation, les débuts de la fondation au Gabon, les défis vécus dans le silence du cloître, mais aussi les fruits abondants de la vie de prière. Des fidèles laïcs proches du monastère ont exprimé leur gratitude pour le témoignage discret mais puissant de cette communauté contemplative, source d’inspiration et d’intercession constante. Ces témoignages ont permis de comprendre que le jubilé n’est pas seulement une fête interne à la communauté, mais un événement ecclésial, où toute l’Église est appelée à se laisser renouveler par la grâce de Dieu.
Un moment de lumière et d’approfondissement
La conférence-débat et les témoignages se sont révélés être un véritable temps fort du jubilé, mêlant intelligence de la foi, mémoire historique et profondeur spirituelle. En redonnant sens à la tradition jubilaire et en rendant visible l’œuvre de Dieu dans la vie des Sœurs Clarisses, cette activité a permis à tous les participants de goûter à la beauté du don de la vie consacrée et à la richesse inépuisable de la miséricorde divine. Ce moment fort restera gravé dans les mémoires comme un kairos, un temps béni, où la Parole de Dieu, l’histoire de l’Église et les visages concrets de la fidélité se sont rencontrés pour proclamer ensemble : « Le Seigneur a fait pour nous des merveilles, saint est son nom ! »
ONDO ESSONE Djordane

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