En marche vers le XXème Dimanche du temps ordinaire, année B

À cette époque, beaucoup de disciples de Jésus, après avoir écouté, disaient : « Cette parole est dure ! Qui peut l’écouter ?

Nous sommes là dans l’évangile de Jn 6, 60-69. Rappelons que dans cet extrait, Jésus annonce qu’il est le vrai pain descendu du ciel et nous invite à nous nourrir de lui. De fait, tant qu’il s’agissait de le suivre pour recevoir du pain gratuit et de nombreuses grâces, tout le monde était content. Maintenant que Jésus les invite à communier avec lui, en le suivant et en faisant les mêmes choix que lui, beaucoup s’enfuient. Aussi parce qu’ils ne peuvent pas croire qu’il soit descendu du ciel. Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : « Cela vous scandalise-t-il ? Et si vous voyiez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant » ? C’est une affirmation importante, car elle nous révèle que Jésus sait très bien d’où il vient.

C’est l’Esprit qui donne la vie, la chair ne sert à rien ; les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie : mais il y en a parmi vous qui ne croient pas, dit Jésus. En fait, Jésus savait depuis le début qui étaient ceux qui ne croyaient pas et ainsi que celui qui le trahirait. Il s’agit d’une référence à Judas, qui justement ne croyait pas à sa proposition, espérant toujours que tôt ou tard Jésus se révèlerait comme un leader à l’image du Grand Roi David.

Et il dit : « C’est pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi à moins que cela ne lui soit accordé par le Père. » A partir de ce moment, beaucoup de ses disciples rebroussèrent chemin et ne l’accompagnèrent plus. Jésus dit alors aux Douze : « voulez-vous aussi partir ? ». Terrible question, qui nous révèle que Jésus nous laisse libres de partir, au prix de rester seul. Il n’a pas peur de l’échec. Il veut juste savoir quelles sont mes intentions, aussi parce qu’à partir de là, il comprend ce que je comprends de lui et quelles sont mes attentes à son égard. Beaucoup le suivaient simplement parce qu’ils mangeaient. Serait-ce mon cas ? À chacun d’y répondre.

Simon Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as des paroles de vie éternelle et nous avons cru et connu que tu es le Saint de Dieu ». Vers qui irions-nous ? Essayons de répondre à cette question. En fait, beaucoup, pour ne pas dire la majorité de l’humanité, préfèrent suivre d’autres maîtres, d’autres critères pour bien vivre. Les propositions de différents hommes politiques du moment reflètent ces idées. Lesquelles de ces paroles puis-je considérer comme des paroles de vie éternelle ? Des mots qui remplissent mon cœur et peuvent donner sens à ma vie ? Comment Pierre et ses compagnons ont-ils compris que Jésus est le Saint Dieu ? Juste être avec lui, nuit et jour. Juste le voir en direct, l’écouter, évaluer ses choix et ses actions. J’ai aussi cette idée de Jésus et je pense que chacun de nous peut l’avoir et l’approfondir en étant avec Jésus. Les gens ne se connaissent bien qu’en vivant ensemble, et cela s’applique aussi à Jésus. Pour le connaître de plus en plus, la voie est de le suivre et de le laisser entrer de plus en plus dans nos vies, comme l’ont fait tous les grands saints.

  • À la découverte d’un Père de l’Église : GREGOIRE DE NAZIANZE

BIOGRAPHIE

Il est né près de Nazianze en Cappadoce ou son père était évêque. Sa grand-mère exerça une influence décisive sur sa jeunesse. Il fit ses études d’abord à l’école de rhéteurs de Césarée en Cappadoce ; puis il fit un court séjour dans les écoles de Césarée en Palestine et d’Alexandrie et enfin, à l’âge de 20 ans, commença à fréquenter l’Université païenne d’Athènes où il demeura 10 ans et noua avec Basile une amitié qui dura toute leur vie. Il reçut le baptême seulement après son retour dans sa patrie. C’est alors qu’il voulut se faire moine.

Vers 362, sur les insistances de la communauté et contre sa volonté, il fut ordonné prêtre par son père. Mécontent de la « violence » qu’on lui avait faite, il s’enfuit dans la solitude et écrivit pour se justifier son « Apologie de la fuite ». Bientôt après cependant il revint à Nazianze et assista son père dans l’administration et le ministère pastoral. S. Basile, pour consolider son influence diminuée par le partage de la Cappadoce, consacra évêque son ami Grégoire : d’abord de la ville de Sasimes et ensuite de Nazianze.

En 379 il se déplace à Constantinople où il est chargé de la réorganisation de la petite communauté nicéenne. Ensuite il fut confirmé par l’empereur Théodose I comme l’évêque de Constantinople. En 381 il a ouvert et présidé le concile œcuménique. Persécussion et des intrigues de toute sorte le dégoûtèrent à tel point qu’il se résolut rapidement à démissionner. Durant deux ans il administra son diocèse d’origine, puis il passa tranquillement les dernières années de sa vie dans sa propriété d’Arianze, s’occupant de travaux littéraires et vivant en ascète. Il est mort en 390.

 Ses écrits

Ses meilleures productions sont les 45 Discours qui ne représentent qu’un extrait de ses travaux rhétoriques et littéraires. Parmi ses discours dogmatiques se distinguent les 5 discours théologiques (27-31) qui furent prononcés à Constantinople et défendent le dogme catholique de la Sainte Trinité. Ils lui ont mérité le titre glorieux de « Théologien ».  Les discours les plus nombreux sont les panégyriques sermons à l’occasion des fêtes ecclésiastiques.

Il a écrit 245 Lettres qui datent presque toutes du temps de sa retraite à Arianze. Les lettres 101 et 102 au prêtre Clédonius et la lettre 207 combattent l’apollinarisme. Pareillement des dernières années de sa vie datent ses Poésies qui montrent son extraordinaire érudition littéraire et se placent parmi les meilleurs écrits poétiques de l’Antiquité. 

Dr en theologie biblique, option narratologie, Littérature sémitique et hellénistique

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