
Jeudi de la 31e semaine du Temps Ordinaire C
Romains 14, 7-12 ; Psaume 26 ; Luc 15, 1-10.
Frères et sœurs,
La liturgie d’aujourd’hui nous plonge au cœur de la miséricorde divine et de notre responsabilité devant Dieu. Saint Paul nous rappelle une vérité fondamentale : « Aucun de nous ne vit pour soi-même, et aucun ne meurt pour soi-même » (Rm 14, 7). Notre vie est relationnelle, orientée vers Dieu et les autres. Nous sommes appelés à vivre en conscience que nous appartenons au Seigneur, dans la vie comme dans la mort. Et nous aurons tous à rendre compte devant le tribunal de Dieu — non dans la peur, mais dans la vérité de l’amour.
Le psaume 26 nous donne la prière du juste : « Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ? » C’est une confiance paisible, une espérance active. Le croyant ne se laisse pas enfermer dans les ténèbres du jugement ou du rejet, mais il cherche la face du Seigneur, il habite sa maison, il contemple sa beauté.
Et cette beauté, Jésus nous la révèle dans l’Évangile par deux paraboles bouleversantes : celle de la brebis perdue et celle de la pièce retrouvée (Lc 15, 1-10). Dieu ne se résigne jamais à la perte. Il cherche, il attend, il se réjouit. Il ne calcule pas, il aime. Il ne condamne pas, il relève. Il ne se contente pas des 99 brebis, il veut celle qui manque. Voilà le cœur du Père : un cœur qui bat pour chacun, surtout pour celui qui s’est éloigné.
Frères et sœurs, cette page d’Évangile nous invite à deux attitudes : d’abord, à nous laisser retrouver, car nous sommes tous, à un moment ou un autre, cette brebis perdue. Ensuite, à entrer dans la joie du Père, à devenir nous-mêmes des chercheurs de l’autre, des artisans de réconciliation, des témoins de la miséricorde.
Aujourd’hui, que cette Parole nous transforme : que nous vivions pour le Seigneur, que nous marchions dans sa lumière, et que nous nous réjouissions de chaque frère retrouvé. Mgr G.R.B