« Dans une fraternité ce sont des faux frères qui sont en concurrence. Déjà, lorsqu’on est
prêtre pour les autres et avec les autres cela devrait nous suffire. »
Le lendemain de la céremonie d’ouverture des Journées Nationales du Clergé Diocésain du Gabon a donné l’occasion au vicaire général du diocèse d’Oyem Mgr Brice NDONG ASSOUMOU à la paroisse Sainte Thérèse d’Angone de présider au terme de l’office des laudes de présider la seconde messe des JNCDG 3ème édition.Nous publions ici l’homélie de la dite célébration :
Chers frères dans le sacerdoce !
Les textes que nous venons de suivre ont pour vocation, au cours de cette troisième édition
des JNCDG, de renforcer le pragmatisme de notre oui à Dieu, fondement de notre oui à
notre frère dans le sacerdoce.
Dans la première lecture déjà, nous venons d’écouter le récit de la première alliance formelle entre Dieu et Abram, puis entre Dieu et les Israélites. De prime abord, cela nous
montre que Dieu ne cherche pas tant à élever un seul homme qu’à sauver un peuple. En
effet, l’action divine est principalement tournée vers le bien-être collectif de l’humanité,
plutôt que vers l’exaltation individuelle. En d’autres termes, Dieu se soucie davantage du
salut et du bien-être de la communauté, du peuple, que de l’élévation ou de la gloire d’un
seul individu.
In extenso, Dieu ne cherche pas à sauver un groupuscule mais le monde entier. En tout
cas, nous le savons bien, l’individualisme et les groupuscules sont des facteurs de
fragilisation de l’unité du clergé en créant des divisions et des tensions internes qui
n’honorent pas le sacerdoce. Comme nous le savons tous, la fraternité sacerdotale, dans
son essence, repose sur le fondement du sacerdoce ministériel, qui est un don de Dieu et
une participation à la mission du Christ. Elle se manifeste par la communion entre prêtres,
l’accueil de la singularité de chaque prêtre, et le service de l’Église dans la vérité et la
charité. Quel genre de prêtre, qu’elle genre de frère suis-je si je peux ignorer mon frère
dans le besoin ? si je peux être celui qui le calomnie ? ou celui qui l’entraine sur des chemins
qui l’éloigne du Christ ? La fraternité sacerdotale est un lieu de sanctification
mutuelle. Les prêtres se soutiennent dans leur cheminement spirituel, s’encouragent à la
fidélité à leur vocation, et s’aident à grandir dans la sainteté.
Quel genre de prêtre, qu’elle genre de frère suis-je, si je deviens le conçurent de l’autre ?
Dans une fraternité ce sont des faux frères qui sont en concurrence. Déjà, lorsqu’on est
prêtre pour les autres et avec les autres cela devrait nous suffire. Tout le reste là :
nomination, formation et diplôme ne sont que des moyens pour mieux servir.
autre est un don de Dieu pour moi… ce don suit les mystères de la vie du Christ surtout
pour l’ alter christus que chacun de nous est. C’est-à-dire que l’autre peut être un don
joyeux, un don douloureux, un don lumineux, ou un don douloureux avec plusieurs
possibilités de combinaisons.
Quel genre de frère es-tu pour l’autre ?
Dans l’Évangile, On a entendu Jésus dire : « C’est à leurs fruits que vous les
reconaîtrez. »
Saint Paul nous parle abondamment des fruits que le bon arbre produit, que le bon
prophète produit :
- Vivre dans l’amour fraternel (1 Co 13)
- Goûter les fruits de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi,
douceur, maîtrise de soi (Ga 5, 22-23a) - Bâtir le corps du Christ dans l’unité (Éphésiens 4, 1-16)
Dans l’Évangile, Jésus nous a aussi dit ceci : « Méfiez-vous des faux prophètes qui
vienent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. »
Ces prophètes déguisés en brebis sont les plus dangereux parce qu’ils se présentent
comme des membres de la communauté alors qu’ils sèment la division, la discorde, la
jalousie, la mésentente. Il se présentent comme des guides spirituels mais sont en réalité
des imposteurs. Il se présentent comme Abel alors qu’ils sont Caïn.
Chers frères, la fraternité sacerdotale n’est pas une simple camaraderie, mais une
communion spirituelle fondée sur la foi et l’amour du Christ. Elle implique un partage de
la vie, des joies, des difficultés, et une aide mutuelle dans la mission.
Que Dieu nous donne de voir notre fraternité sacerdotale non pas comme une fin en soi,
mais un moyen au service de la mission de l’Église. Que Notre Dame du Sacerdoce nous
aide à servir le peuple de Dieu dans l’unité et la charité, en s’appuyant sur la tradition de
l’Église et en étant attentifs aux besoins de notre temps aujourd’hui, demain et pour les
siècles des siècles. Amen