
Les Saintes Ecritures disent également que le silence est la musique de l’âme. Or, nous vivons dans une société qui a peur du silence, alors que le silence est l’âme des choses, dit un proverbe français.
On se croit comme obligés de parler ou d’écrire sur toutes choses, même sur des sujets dont on a aucune connaissance approfondie. Dans la rue, les bars, les corps de garde, les plateaux de télévisions, les radios, les réseaux sociaux et autres plateformes, on se croit apte à discutailler de tout, à gorge déployée. Pourtant la sagesse arabe dit ceci : « Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi » ! Et, le pire c’est que plus personne n’écoute personne, vu que tous parlent en même temps et, parfois, disent la même chose .
Au XVIIème siècle, un certain William de Britaine écrivait que » le silence est la clé de la prudence, et le sanctuaire de la sagesse ». Dans les médias aujourd’hui, de nombreuses personnalités étalent tapageuement leur manque de prudence et de sagesse. Or, « Malheur à ceux qui n’ont pas connu le silence ! Le silence est un peu de ciel qui descend vers l’homme », a dit Ernest Psichari.
Le 30 août 2023, les militaires ont pris le pouvoir au Gabon. Au lieu de nous mettre tous à l’écoute de l’alternance, de la liberté et de la justice que nous avons tous appelés de tous nos voeux, voilà que, huit mois après, des langues s’empressent déjà de se délier pour semer le doute, la médisance et des critiques malveillantes dans l’opinion publique. Pourtant, la tradition orientale recommande ceci : » ne vous lassez pas d »écouter ; parce qu’on apprend à parler en écoutant les autres ».
Au coeur de ce tintamarre de points de presse, de conférences de presse et de déclarations sentencieusses, la voix des sages dit aux Gabonaises et aux gabonais, en cette période de transition : » Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection » (Mt 3). Aux uns et aux autres de savoir lire les signes des temps et de bien interpréter l’appel au dialogue et à l’inclusion soutenu par les nouvelles autorités du pays. Et, aux uns et aux autres de prendre conscience du poids des responsabilités auquel cela nous engage en conscience, en notre qualité de chrétien catholique et de citoyen gabonais, en communion avec l’appel à l’engagement et à la participation politique des chrétiens, lancé par nos pères évêques le 29 janvier 2023 : » En 1991, notre Conférence Episcopale l’avait déjà souligné : « Nous devons tous mobiliser nos forces de vie pour construire une société nouvelle. ! » Fin de citation !
Par Edmond Dominique EPOMA-NGADI