Lu pour vous.

Un hommage rendu au Pape François par Emmanuel Ngom pour le compte des scouts catholiques :

En ayant reçu tôt ce matin, l’annonce du rappel à Dieu de sa Sainteté le Pape François : comme souvent je me suis empressé alors, de lui rédiger un hommage puisé du fond de mon cœur si éprouvé…

La sérénité retrouvée sous le socle de ma foi chrétienne, j’ai voulu encore écrire à sa mémoire, mais cette fois, en m’appuyant sur sa parole, les mots de sa dernière prédication, devant une foule de fidèles admirateurs, ainsi que des milliers de télespectateurs et autres auditeurs…

-----------+++--------

JE DIS DÈS LORS

Il a parlé… une dernière fois… Puis il s’est tu dans la lumière

Hommage bouleversé au pape François, le cœur brisé mais la foi debout

Hier encore, sa voix tremblait sur la loggia. Faible… mais pleine d’amour. Lentement, dans ce souffle court, il appelait le monde à la paix.Il priait pour les enfants sans avenir. Il pleurait intérieurement pour les innocents écrasés. Il murmurait l’Espérance comme on s’accroche à un fil de vie. Et aujourd’hui… ce souffle s’est éteint.

François n’a pas rendu l’âme. Non. Il l’a offerte.

Offerte comme un pain rompu. Offerte comme un cri d’intercession. Offerte comme un dernier acte d’amour pour l’Église qu’il a portée comme une croix, jusqu’au bout de ses forces.Il est mort… en prière.

Oui, il priait encore… hier. Alors qu’il n’avait plus rien à prouver, plus rien à gagner, plus rien à défendre. Il priait. Pour nous. Pour vous. Pour tous.

Dans son dernier message pascal, le monde entier l’a entendu dire :

« Le Ressuscité est la paix de nos jours. Il est la vie pour ceux qui pleurent. »

Et maintenant…C’est nous qui pleurons. C’est nous qui cherchons cette paix. C’est nous qui portons ce silence pesant laissé par la voix du berger qui ne répond plus.

La dernière voix à notre écoute…

C’est celle d’un souffle. Un souffle saint. Un souffle puisé dans l’Esprit de Dieu, nourri au Cœur transpercé du Christ, et insufflé à nos corps encore en vie, errant dans un monde meurtri. Un souffle qui, hier encore, a traversé le silence du monde pour nous atteindre. Un souffle qui n’était plus que prière, miséricorde, et compassion offerte.

Ce souffle, c’était sa voix…Dernière, mais inépuisable. Une voix qui plaidait, implorait, intercédait. Une voix brisée par l’âge, mais fortifiée par l’Esprit, qui portait un ultime plaidoyer en faveur d’un monde tel que voulu par Dieu : Un monde de paix, d’unité, de justice fraternelle, ou l’homme ne piétine plus son frère, ou le puissant protège le petit, ou chaque larme devient semence de vie.

Il ne s’est pas tu sans avoir parlé pour les autres. Il ne s’est pas éteint sans avoir gémi pour les douleurs du monde entier. Il s’est désolé : profondément : des souffrances visibles et invisibles, des guerres déchirantes, des famines silencieuses, des solitudes écrasantes. Son cœur, habité de Dieu, portait les détresses de l’humanité comme une croix.

Et dans cet ultime souffle, il a interpellé avec amour mais fermeté, tous ceux qui, ici-bas, détiennent une parcelle de pouvoir, une capacité de changer ne serait-ce qu’un destin, une parole pour apaiser, une ressource pour relever. Il a appelé chacun à sortir de son confort, à devenir artisan du Royaume.

Son cri n’était pas un jugement.
C’était un appel à la responsabilité partagée. Un appel à faire de la terre un espace de miséricorde, à l’image du ciel.

Aujourd’hui, ce souffle est passé…
Mais il reste en nous. Il nous traverse. Il nous relève. Il nous engage.

Mais comment ne pas voir la beauté déchirante de ce départ ? Un lundi de Pâques…

Le lendemain de l’aube du Christ ressuscité. Comme si Jésus Lui-même lui avait dit :
« Viens, François… Tu as tout donné. Viens reposer en Moi. »

Le Christ, le doux Maître qu’il a tant aimé, l’a attendu une journée.
Le temps de bénir encore une dernière fois le monde. Le temps d’être témoin…Témoin de la Résurrection jusqu’à l’extrême limite du souffle.

Et qui était-il donc, ce vieil homme fragile à la voix brisée, ce pasteur usé par la misère du monde,cet évêque de Rome devenu frère universel ?

Il était celui qui savait pleurer en silence. Celui qui ne jugeait jamais. Celui qui disait “vous” à tous les exclus. Celui qui, même alité, demandait : « Qui souffre aujourd’hui ? Qui a faim aujourd’hui ? Qui est seul aujourd’hui ? »

Sa force, c’était l’Évangile vécu.
Ses armes, c’était la prière, le pardon, la tendresse. Son combat, c’était l’amour vrai : celui qui ne cherche pas son intérêt, mais qui se dépense, qui s’épuise, qui meurt d’aimer.

Son dernier souffle est peut-être passé inaperçu…Mais le ciel, lui, s’est ouvert.

Et l’Esprit Saint, en silence, a recueilli ce soupir. Comme un encens brûlé jusqu’à la fin.

Nous ne verrons plus son sourire.
Nous n’entendrons plus sa voix. Mais ce qu’il a semé dans nos cœurs ne mourra jamais.

Il nous laisse une mission : Aimer. Inclure. S’agenouiller. Prier.

Marcher avec les derniers. S’ouvrir aux autres. Tenir debout avec le Christ, même cloué. Et croire, envers et contre tout, que Dieu est encore là.

Saint-Père François… Tu as donné jusqu’à l’épuisement. Tu t’es battu jusqu’au bout du silence. Tu as pleuré, mais tu as aimé. Tu as parlé… puis tu t’es tu…Et maintenant, tu chantes. Avec les anges. Avec les saints. Avec Jésus.

Repose…Et veille.
Pape des pauvres, Pasteur des brisés, Prophète de la paix, Frère du Ressuscité…

Merci.

Certes, ta dernière voix à notre écoute est un souffle que tu as puisé dans l’esprit de Dieu et le cœur du Christ pour nos corps encore en vie.

Pasteur usé par la misère du monde, Évêque de Rome devenu frère universel !

BRAVO À TOI !
MERCI POUR TOUT SAINT PÈRE FRANÇOIS…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *