
Parvenus à un carrefour de la place, les agents de sécurité ont fait mine de savoir dans quel pétrin on était. Seulement, notre taxi, un pseudo taxi, à la limite un cercueil ambulant, ne tenait sûrement pas sur ses pédales; il s’est arrêté à quelques encablures du lieu du stop. Et le chauffeur devant se remettre aux agents, eut l’idée de descendre du véhicule, et comment donc!! Il demanda à une cliente, une jeune fille occupant le siège passager de tendre le pied, d’appuyer sur la pédale de freinage, de le garder ainsi soutenu, afin d’immobiliser le véhicule pendant sa négociation avec les agents. Pour peu que le pied de la cliente flanchât, nous étions à la dérive. Mais, Dieu est grand, rien de tout cela n’est arrivé, et nous avons pu reprendre la route.

Cependant, tout au long du chemin, des mains et des bras se levaient, faisant le signe du stop; et beaucoup se demandaient si c’était vraiment une journée ordinaire de travail, vu l’attroupement sur la voie et les artères avoisinants. «C’est parce qu’il manque des transports», clame le chauffeur, mettant en évidence le problème qui mine la ville toute entière, car aller au travail pour y arriver tôt relève d’un alpiniste latent. Sauf qu’on y soupçonne le mal-vivre des citoyens en des occasions similaires.
Il serait bienveillant qu’un regard avisé sur les transports urbains refasse surface, tant pour rassurer la population que pour édifier un modèle de fluidité des travailleurs et des élèves.
DEA