Pour notre méditation aujourd’hui, nous nous intéresserons au livre des Proverbes, singulièrement au verset 2 du chapitre 21, où ce dernier lance un avertissement contre le regard de l’homme sur ses actions ou une critique contre l’amour-propre de l’homme et sa connaissance de soi : « La conduite d’un homme est toujours droite à ses yeux, mais c’est le Seigneur qui pèse les cœurs » (Pr 21, 2).
En effet, nous admirons facilement ce petit rien de bon qui est en nous ; nous établissons un comptoir de mille livres, et nous nous vantons de ces grâces dont nous sommes de parfaits étrangers. Nous tournons le télescope de perspective, et nous nous voyons volontiers plus grands et d’autres plus petits que nous : nous flattons nos propres âmes. Nous ne semblons jamais aussi justes, parce que notre connaissance de soi est limitée. Mais Dieu vient et nous sonde, et alors les choses apparaissent autrement.
Autrement dit, de son propre jugement et de son autoévaluation, l’homme se pense juste et bon. Il voit ses projets conformes au bien et à la bonté, il ne pense « jamais » emprunter la mauvaise voie. Mais Dieu seul pèse ses actions et détermine ainsi la direction que doivent prendre ses projets. Mieux encore, chaque homme se sent fortement attaché à ses propres opinions, modes d’action ; et bien qu’il n’abandonne pas facilement quelque chose au jugement d’un prochain, qu’il considérera naturellement au moins comme faillible que lui-même, il devrait cependant considérer que l’œil infaillible de Dieu est sur lui. Il devrait s’efforcer de voir que ce qu’il fait est acceptable aux yeux de son créateur et juge.
On comprend ainsi que les actions sont justes et bonnes pour celui qui agit. Mais c’est Dieu qui a la meilleure grille d’évaluation. C’est Dieu qui peut déterminer avec exactitude si nos actions répondent à sa volonté ou non.
Ainsi prions le Seigneur pour que nous sachions analyser avec justesse nos actions. Que le Saint-Esprit nous donne le discernement nécessaire.