Méditatio. Du jeudi du Temps de Noël : Marty de st Etienne

Textes : Ac 6, 8-10 ; 7, 54-60 ; Ps 30, 3bc.4b, 6.8a.9b, 17.20cd ; Mt 10, 17-22.Bien-aimé (e)s dans le Seigneur loué-soit Jésus Christ. Ce matin nous célébrons le martyr de St Étienne. Mais qui est Étienne. Le nom de ce premier martyr chrétien est déjà un programme de vie. Il provient du grec στέφανος (stéfanos) qui en français a donné Stéphane et signifie « couronné ». Celui qui reçoit la gloire, l’autorité, celui qui est récompensé après une victoire. Etienne est un juif helléniste. Il s’agit des juifs qui parlaient grec, des juifs de la diaspora qui avaient relativisé l’importance du Temple de Jérusalem pour s’attacher à Jésus comme seul et véritable Temple. On comprend pourquoi ils n’étaient pas aimés par les adeptes du judaïsme centrés sur le temple avec pour figure de proue, les sadducéens. Pour eux, le Temple est indestructible et c’est le lieu où Dieu a inscrit son nom pour toujours. Parler contre le Temple avait pour conséquence : la mort. Or, Étienne va parler contre le Temple de Jérusalem et il va déclarer qu’il voit le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. Une déclaration grave pour ceux qui écoutent Étienne. Cela veut dire qu’il a des visions, il se comporte en prophète et pire, il affirme que Jésus qui est le Fils de l’homme est debout à droite de Dieu. Or, la droite en hébreu translitéré « yamin » signifie « côté honorable, la lumière ». Il voit que le crucifié rejeté par les juifs est honoré par le Dieu que, eux, ils prétendent servir. Autrement dit, Dieu a rendu justice à celui que les pharisiens et sadducéens ont traité d’imposteurs en demandant sa condamnation à mort. Ce sont eux qui se sont trompés au sujet du Fils de l’homme. Une telle déclaration est une pilule difficile à avaler pour les autorités juives. D’où la lapidation d’Etienne. Et ce qui est étrange, la mort d’Etienne est en parallèle avec la mort du Christ. Etienne a le même comportement que Jésus dans l’évangile de Luc au moment de sa mort. Comme Jésus il remet son âme dans les mains de son Seigneur : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Ac 7, 59 // Lc 23, 46). Comme Jésus, il demande le pardon de ses bourreaux : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché » (Ac 7, 60//Lc 23, 34). Nous avons là, une prière d’abandon en Dieu et une prière de pardon. Cette ressemblance nous permet de retenir comme enseignement que le sort réservé à Jésus est en continuité avec celui qui est réservé à ceux qui choisissent de le servir. Dans le martyr des disciples de Jésus, c’est le martyr du Christ qui se poursuit. Celui qui veut servir Jésus doit donc se préparer à risquer sa vie et parfois même à payer de sa vie. Mais, comme pour Jésus, au bout c’est la couronne qui l’attend comme l’indique le sens du nom d’Etienne : le couronné. Puissions-nous à la suite d’Etienne, résister au mal même au prix de notre vie. Amen ! Abbé Pamphile ASSOUMOU MVOMO

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