
« Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! »
Chers frères et soeurs, bien-aimés dans le Christ, les textes de ce mercredi de la 18ème semaine du temps ordinaire, Année Paire, nous donne de méditer sur ce qu’on appelle avoir » une foi forte et active « .
L’évangile du jour nous présente une cananéenne comme modèle de cette foi qui brave tous les obstacles qui se présentent devant elle. Voyons les obstacles en question :
Il y a tout d’abord l’obstacle de la nationalité ou des origines : le fait d’être cananéenne ne limite pas cette femme dans sa demarche de foi vers Jésus afin d’obtenir la délivrance de sa fille. Il y a également, l’obstacle de la religion : cette femme est païenne ! D’ordinaire, c’est l’évangéliste Luc qui cite des païens en exemple de foi. Or, là c’est surprenant que l’évangile de Matthieu, qui est avant tout adressée à une communauté de juifs devenus disciples du Christ, cite une païenne en exemple : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » La foi brise tout ! La foi peut tout !
Enfin, dans la liste des obstacles qui se présentent devant cette canaéenne, il y a l’obstacle des émotions et de l’amour propre ou de l’orgueil. Cet obstacle est vaincu par la grande humilité et la sagesse de cette femme. En effet, Jésus éprouve sa détermination et sa foi en lui disant une parole dure : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Au lieu de se décourager et de s’en aller toute triste, elle répond calmement, intelligemment, sagement et avec humilité : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »
Cette femme sait ce qu’elle veut. Elle sait que cette homme en face d’elle a la solution au problème de sa fille. Alors, elle ne lâche rien et ne se laisse limiter ou décourager par rien. Oui, bien-aimés dans le Christ, cette cananéenne est un véritable modèle de persévérance dans la prière et dans la vie : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Elle ne le dit pas une seule fois, mais elle le dit sans cesse au point d’agacer Jésus et ses disciples : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Suggèrent les disciples à leur Maître.
Chers frères et soeurs, prier c’est poursuivre le Seigneur de nos cris jusqu’à ce qu’il nous exauce ! Poursuivre le Seigneur de nos cris jusqu’à paraître agaçant et sans gène. Poursuivre avec persévérance, détermination, foi et humilité ! Et, comme on le voit dans la première lecture tirée du livre du prophète Jérémie, Dieu ne reste pas indéfiniment sourd aux cris de son peuple : » Je t’aime d’un amour éternel, aussi je te garde ma fidélité. De nouveau je te bâtirai, et tu seras rebâtie, vierge d’Israël. » Jérémie, le prophète de malheurs devient prophète de bonnes nouvelles de délivrance et de paix !
Qu’il en soit ainsi pour chacun de nous. Que l’espérance et la paix soient notre partage aujourd’hui et pour des siècles et des siècles, Amen !
Abbe Serge-Patrick Mabickassa