
« Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? »
Chers frères et soeurs, bien-aimés dans le Christ, la question que les grands prêtres et les chefs du peuple posent à Jésus ce matin est également la nôtre, quand l’aveuglement nous pousse non pas à reconnaître le bien, le beau et le vrai, mais plutôt à nous emmurer dans un légalisme stérile et un rigorisme qui divise au lieu de rassembler les enfants de Dieu dans leurs riches diversités.
En effet, ce qui importe aux grands prêtres et aux chefs du peuple ici est de savoir par quel mandat Jésus enseigne-til, vu qu’il n’est ni grand prêtre, ni scribe, ni pharisien, ni l’un des chefs du peuple ? Ils refusent de reconnaître que Dieu manifeste sa souveraineté et toute son autorité en Jésus-Christ. Or, il est écrit que l’Esprit de Dieu souffle où il veut et sur qui il veut, manifestant ainsi la souveraineté du Très Haut (Jn 8).
Et, c’est ce qui se passe dans la première lecture tirée du du livre des Nombres, avec le prophète païen Balaam. Il prophétise par l’autorité même du Très haut : » L’esprit de Dieu fut sur lui. Il voit ce que le Puissant lui fait voir, il tombe en extase, et ses yeux s’ouvrent. » Il en est de même du baptême de Jean, le prophète du désert. Comme dans le cas de l’enseignement de Jésus, l’autorité du baptême de Jean a été remise en cause par les grands prêtres et les chefs du peuples. Pourtant les voies du Seigneur sont insondables. D’où la prière du psalmiste : » Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. »
Oui, chers frères et soeurs, Dieu est souverain en ses voies. Au lieu de toujours mal juger les autres et de les diaboliser parce qu’ils agisssent en dehors du cadre légal qui est le nôtre, demandons plutôt la grâce du discernement des esprits et recherchons la paix entre les hommes. D’où l’intérêt des travaux de la commission épiscopale pour l’oeucuménisme et le dialogue interreligieux, qui se sont déroulés du 11 au 13 décembre 2024 dernier à Libreville, sous le thème : « Dialogue interreligieux et promotion de la paix : un impératif en contexte de transition politique ».
Oui, au lieu de tomber dans un rigorisme et un légalisme inopérant, soyons plutôt des hommes et des femmes ouverts à la nouveauté et à la beauté de l’Esprit qui renouvelle sans cesse la face de la terre. Il fait toute choses neuves. Laissons nous donc surprendre par l’Esprit car le vent souffle où il veut, même chez un prophète païen comme Balaam !
Prions les uns pour les autres, afin que la grâce de Dieu nous dispose à accueillir Celui qui vient au nom du Seigneur. » Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël. Il dominera sur des peuples nombreux. Son règne sera plus grand que celui de Gog, sa royauté sera exaltée. »
Amen, Alléluia !