Méditation des textes du mardi de la 23ème Semaine du Temps Ordinaire, Année B

Pour notre méditation aujourd’hui, nous nous intéresserons à la Première lettre de Saint Paul aux Corinthiens, singulièrement au premier verset du chapitre 6, où ce dernier fustige le fait que des chrétiens amènent leurs frères devant les tribunaux païens : « Lorsque l’un d’entre vous a un désaccord avec un autre, comment ose-t-il aller en procès devant des juges païens plutôt que devant les fidèles ? » (1 Co 6, 1).

En effet, l’Église de Corinthe était dans un état de grande imperfection, nonobstant le fait qu’il y avait de très nombreux personnages éminents parmi eux. Partagés comme ils étaient entre eux, il n’y avait pas une seule personne qui possédait une autorité publique pour régler les différends entre les hommes. Ainsi, comme une partie ne se soumettrait pas aux décisions d’une autre, ils étaient obligés de porter leurs différends devant des magistrats païens. Probablement, ces mêmes sujets de litige sont nés de leurs divisions ecclésiastiques. Ce problème, l’apôtre le condamne fermement. Pourquoi ?

Premièrement, les tribunaux étaient le théâtre de la corruption. À cette époque, les tribunaux de droit étaient totalement injustes, les juges traitaient les questions non pas selon la loi, mais le gain à gagner ou l’argent proposé. Tout était une question qui pourrait corrompre le plus, car il gagnerait le costume. Deuxièmement, aller au tribunal était un signe du mépris de son frère. Car en amenant son frère au tribunal, on le traitait comme un vulgaire impie et avec mépris. En effet, nous traitons nos frères avec dédain lorsque nous les soumettons de notre propre chef aux décisions des incroyants, alors que le litige peut trouver solution d’une autre manière.

Troisièmement, aller au tribunal était une opportunité offerte aux païens pour se moquer de l’Évangile. Si quelqu’un avait une controverse avec un frère, il devait le régler devant des juges pieux et non le faire devant ceux qui sont impies. Tout simplement parce que la disgrâce était apportée à l’Évangile et que le nom de Christ était en quelque sorte présenté aux moqueries des impies. Car les impies sont toujours à l’affût des opportunités pour calomnier la doctrine de la piété. Maintenant, les croyants, quand ils se présentaient au tribunal, c’est comme s’ils avaient volontairement fourni une poignée pour insulter.

Cependant, Saint Paul ne condamne pas ici ceux qui par nécessité ont une cause devant des juges incrédules, comme lorsqu’une personne est convoquée devant un tribunal. Mais bien ceux qui, de leur propre chef, amènent leurs frères dans cette situation et les harcèlent, pour ainsi dire, par des incroyants ; alors que c’est dans leur pouvoir d’employer un autre remède.

On comprend ainsi qu’il est erroné d’intenter de son propre chef une action en justice contre frères devant des non-croyants juges quand on peut régler le litige autrement. Si, par contre, nous sommes convoqués devant un tribunal, il n’y a pas de mal à y comparaître et à défendre notre cause.

Ainsi prions le Seigneur pour que nous sachions éviter les litiges inutiles entre nous. Que le Saint-Esprit nous aide à régler nos différends de la manière la plus noble.

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