5ème Semaine du Temps de Carême
L’INSATISFACTION DE L’HOMME DEVANT LE DON DE DIEU EST TOUJOURS LA CAUSE DU PÉCHÉ DE L’HUMANITÉ.
Pour notre méditation aujourd’hui, nous nous intéresserons au livre des Nombres, singulièrement au verset 5 du chapitre 21, où l’auteur met en lumière l’insatisfaction de l’homme comme cause de son péché : « Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! »» (Nb 21, 5).
La cause du péché du peuple d’Israël contre Dieu et Moïse est ici dévoilée. En effet, leur péché repose sur deux choses : premièrement, leur âme se mit à détester le fruit de l’amour de Dieu ou la réponse de Dieu à leur appel : « Notre âme déteste ». Deuxièmement, ils traitèrent avec mépris le don de Dieu : « ce pain léger ». Ils disaient que ce pain était extrêmement vil et méprisable, comme l’exprime le mot hébreu ; ou comme le dit la Septante : « ce pain vide » ; n’ayant aucune substance en elle pour donner une nourriture solide.
Dire que ce pain était léger ou vil ou encore vide signifie en réalité dire que ce pain était sans substance ni qualité nutritive. Pour Charles Spurgeon, c’était facile de digestion, en bonne santé et le meilleur type de nourriture pour eux dans le désert. Mais ils avaient espéré un tarif meilleur et plus varié dont jouissait un peuple sédentaire. Ils voulaient quelque chose de plus substantiel, quelque chose qui avait une saveur plus grossière à ce sujet, plus de terre et moins de paradis.
La déception, toujours d’autant plus amère que l’espoir de jouissance semble proche, les poussa à parler contre Dieu et contre Moïse ; mieux encore à rejeter le don de Dieu. Il n’y a pas de satisfaction de cœur non régénéré. Si nous avions toutes les bénédictions de cette vie, nous devrions toujours être en train de rivaliser pour plus. C’est ce qui arrive quand on ne sait pas se contenter de ce que Dieu nous offre. Donc le problème ce n’est pas la nourriture ni sa qualité ; mais bien le cœur de l’homme qui n’est jamais satisfait de ce qu’il reçoit de Dieu.
On comprend ainsi que le péché de l’homme et de l’humanité est toujours l’insatisfaction devant le don et l’amour de Dieu. Alors que Dieu nous donne ce qui est juste et meilleur, nous nous voulons plus et davantage ce qui ne sied pas avec notre condition.
Ainsi prions le Seigneur, pour que nous sachions apprécier avec justesse les fruits de son amour pour nous. Que le Saint-Esprit nous aide à nous satisfaire de ce que Dieu nous donne.