Méditation du jeudi de la 23e semaine du Temps ordinaire année liturgique B.

1 Co 8, 1b-7.10-13 ; Ps 138 ; Lc 6, 27-38.
« Tenir compte de la fragilité des autres »
Bien-aimée (e)s dans le Seigneur, pour notre méditation de ce jour, nous allons nous intéresser à la première lecture tirée de la Lettre de Saint Paul apôtre aux Corinthiens. Cette lettre est considérée comme une épître sociale parce que Paul cherche à résoudre les problèmes qui se manifestent dans cette communauté. Le problème de ce jour est celui des « idolothytes » ou de la consommation des viandes sacrifiées aux idoles. Les chrétiens venus du judaïsme en consommaient. Les raisons qui conduisaient les judéo-chrétiens à la consommation sont d’ordre économique et social. Sur le plan économique, lors des fêtes religieuses, les voisins s’invitent aux banquets organisés ici et là. C’est l’occasion de manger la viande gratuitement alors qu’ils n’avaient pas toujours la possibilité de s’offrir cet aliment succulent. En outre, les prêtres des temples vendaient à bon marché une partie de la viande sacrifiée aux idoles. Il était difficile de manquer une telle aubaine. L’aspect économique justifiait cette consommation. En ce qui concerne l’aspect social, refuser de participer à ces banquets ou décliner les invitations des voisins, c’est se mettre en marge de la société et être considéré comme misanthrope ou asocial. Par contre, les chretiens venus du paganisme ne mangeaient pas cela et trouvaient scandaleux et souillant de prendre des viandes dédiées à des divinités païennes. Ce qui était susceptible de créer une division communautaire, un affaiblissement de la foi des païens devenus chrétiens. Paul a certes une position libérale, pour lui, le chrétien considère que les divinités païennes n’existent pas. Donc manger des viandes sacrifiées aux idoles ne souille pas. Mais, le regard charitable l’emporte. La résolution du problème est de tenir compte de la fragilité de la foi de ceux qui viennent d’adhérer au christianisme et qui sont considérés comme des faibles : « C’est pourquoi, si un aliment doit causer la chute de mon frère, je me passerai de viande à tout jamais, afin de ne pas causer la chute de mon frère » (1 Co 8, 12-13). Paul nous enseigne que pour qu’une communauté marche convenablement, il faut tenir compte des différences. L’éducation chrétienne est progressive, graduelle et c’est pourquoi il faut tenir compte du niveau de chacun. Que le Seigneur nous donne la force de passer de l’égoïsme à l’altruisme !
Amen.
Abbé Pamphile ASSOUMOU MVOMO

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