
Réf : Gn 21, 5.8-20; Ps33, 7-8, 10-11, 12-13; Mt 8, 28-34
» Alors, Dieu ouvrit les yeux d’Agar, et elle aperçut un puits. Elle alla remplir l’outre et fit boire le garçon. Dieu fut avec lui, il grandit et habita au désert, et il devint un tireur à l’arc. «
Chers frères et soeurs, bien-aimés dans le Christ, l’histoire d’Agar, l’égyptienne et de son fils Ismaël nous enseigne combien les épreuves de la vie nous aveuglent souvent. Lorsqu’on a perdu tout espoir, nous sommes comme empêchés de percevoir la bonté du Seigneur qui répond toujours aux cris du pauvre.
Ainsi, dans la première lecture extraite du livre de la Génèse, de bon matin, Agar et son fils ont été chassés par Abraham sur la demande de sa femme Sara, afin qu’Isaac soit le seul héritier de la Promesse faite à Abraham. Dans le désert où ils ont été condamnés à errer, l’outre d’eau s’est vidée. Exténués, Agar et son fils n’attendent plus que la mort. Et, pour eux, cette mort est inéluctacle ! Ayant perdu tout espoir, les yeux d’Agar sont empêchés de voir que Dieu est bon et qu’il prend soin de toutes ses créatures sans discrimination. C’est alors que l’Ange du Seigneur intervient : « Qu’as-tu, Agar ?Sois sans crainte, car Dieu a entendu la voix du petit garçon, sous le buisson où il était. Debout ! Prends le garçon et tiens-le par la main, car je ferai de lui une grande nation. » Agar retrouve l’espérance perdue et c’est alors que ses yeux s’ouvrent et qu’elle aperçoit un puits. Dieu soit loué !
Bien-aimés, Oui, » Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoisses. L’ange du Seigneur campe alentour pour libérer ceux qui le craignent. » chante avec foi le psaume 33. Oui, c’est parfois quand nous sommes à bout de souffle que le Seigneur intervient avec puissance pour nous sortir du pétrin. C’est quand nous sommes au bout du rouleau et que nous ne savons plus quoi faire que la seigneurie de Dieu se manigeste avec éclat dans nos vies de misères.
Oui, chers frères et soeurs, notre Dieu est Seigneur. Cette seigneurie de Dieu se manifeste dans l’extrait de l’évangile de Matthieu que nous avons entendu par le fait que le Christ, Fils de Dieu, prête autant attention à la situation de ces deux possédés qui vivaient entre les tombes , qu’à la supplication des démons ! Dans le sermon sur la montagne, le Christ affirme bien que » Dieu fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants ». Dieu est sensible aux appels de toutes ses créatures, les bons comme les mauvais. C’est en cela que se manifeste sa Seigneurerie : » Les démons suppliaient Jésus : « Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. » Il leur répondit : « Allez. »
Les habitants du pays des Gadaréniens ne comprennent pas ce qu’a fait Jésus : en répondant à la supplication des démons, il a délivré les deux hommes qui étaient possédés, même si cela a occasionné la perte de ce grand troupeau de porcs. Les habitants du pays de Gadaréniens s’entiennent aux biens matériels plus qu’à la vie des êtres humains, alors ils supplient Jésus de partir de leur territoire.
Bien-aimés, aujourd’hui également, ce type de comportements persiste dans nos sociétés. On est plus attaché aux biens matériels plutôt qu’à la vie humaine et à la dignité de la personne. On investit lourdement pour célébrer la mort plutôt que pour sauver et préserver des vies. On est prompte à faire des cautisations pour des funérailles, plutôt que d’organiser des chaînes de solidarité pour soigner un frère ou une soeur malade. Tout comme si on préférait nos frères et soeurs morts plutôt que vivants !
Prions donc les uns pour les autres, afin que le Seigneur nous inspire le véritable amour et nous aide à cultiver des authentiques élans de solidarité les uns envers les autres. Que nos oeuvres de charité s’adresse à tous sans discrimination et que l’humain soit l’unité soi la motivation fondamentale de nospolitiques sociales et économiques. » Qui donc aime la vie et désire les jours où il verra le bonheur ? » Aimons-nous vivants ! Amen !