Meditation du mardi de la 11ème semaine du Temps Ordinaire, Année paire

Textes: 1 R 21, 17-29 ; Ps 50 (51), 3-4, 5-6ab, 11.16 ; Mt 5, 43-48
Pour notre méditation en ce jour, la première lecture tirée du premier livre des Rois sera notre texte de base, singulièrement le verset 19 où il est dit : « Tu lui diras : “Ainsi parle le Seigneur : tu as commis un meurtre, et maintenant, tu prends possession. C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur : à l’endroit même où les chiens ont lapé le sang de Naboth, les chiens laperont ton sang à toi aussi.” » (1 Rois 21, 19).

Dans cette portion de texte, on peut y voir deux faits. D’une part, le crime et son auteur (tu as commis un meurtre) et d’autre part, la conséquence immédiate de ce crime ou le châtiment de Dieu à l’encontre de celui qui agit mal (À l’endroit même où les chiens ont lapé le sang de Naboth, les chiens laperont ton sang à toi aussi). Mais nous allons nous arrêter sur le crime et son auteur : Acab. En effet, le roi Acab, présenté comme le roi de Samarie, est accusé d’avoir ôté la vie de Naboth. La question est maintenant de savoir pourquoi Acab est désigné comme l’auteur de ce crime alors que les versets précédents témoignent de la culpabilité totale et pleine de sa femme (1 Rois 21, 7-15) ?

Alors qu’Acab, a appris la mort soudaine de Naboth, il se rend sur son jardin pour le prendre, car il l’avait désiré et là, le prophète Élie, envoyé par Dieu, vient à sa rencontre lui dit succinctement : tu as assassiné un homme innocent et juste. Et, au lieu de te repentir de ton crime, tu y as ajouté un autre morceau d’injustice et de violence. Tu viens, avec assurance et joie, récolter le fruit de ta méchanceté.

Élie attribue ainsi l’acte de Jézabel à Achab, parce qu’elle l’a fait par sa connivence, son consentement et son autorité, et pour la satisfaction de son désir démesuré. En effet, lors de l’organisation du crime, les lettres envoyées sont signées de la main d’Acab à travers l’imposition de son sceau royal (1 Rois 21, 8). Dans les sociétés anciennes et dans certaines aujourd’hui encore, le sceau royal joue un rôle crucial dans l’authentification des documents émanant de la monarchie. Il est couramment apposé sur les actes du monarque, tels que les chartes, les ordonnances ou les décrets, pour montrer son approbation et son mise en application.

Autrement dit, le sceau sur une lettre signifie le mandat du roi d’agir et son autorisation pour réaliser une mission. C’est pourquoi, ce sceau devait être bien gardé et soustrait du mauvais regard pour que personne ne le prenne et ne fasse du mal au nom du roi. Et si le mal était réalisé sous le sceau royal, les actes qui en découlaient étaient attribués à juste titre au roi. En d’autres termes, les œuvres marquées du sceau du roi sont les actes du roi ou des actes dont il a donné l’assentiment.

Ainsi, Acab est répondu responsable du meurtre de Naboth parce qu’il avait fait preuve d’imprudence en laissant son sceau à la portée d’une mauvaise personne en l’occurrence sa femme. On comprend ainsi que notre imprudence dans l’exercice de notre charge peut nous rendre comptable ou responsable des actes que nous n’avons pas commis directement.

Ainsi prions le Seigneur, afin que nous sachions faire preuve de prudence dans les charges confiées et le pouvoir que nous avons. Que le Saint-Esprit nous donne de ne désirer que les biens reçus de Dieu.

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