Méditation du vendredi après les cendres

Abbé Serge-Patrick MABICKASSA
Réf : Is58,1-9 ; Ps 50, 3-4, 5-6ab,18-19 ; Mt 9,14-15
« Crie à pleine gorge ! »
Chers frères et sœurs, bien-aimés dans le Christ, les textes de ce Vendredi après las cendres nous donnent de méditer sur le jeûne et la pénitence que Dieu préfère.
Mais, avant , dans la première lecture extraite du livre du prophète Isaïe, Dieu nous demande de dénoncer le mal et de ne pas laisser prospérer les cas flagrants d’injustice dans nos familles, nos lieux de travail et de vie, partant dans notre société toute entière. Un vrai fils de Dieu ne doit pas avoir peur de crier à pleine gorge pour dénoncer le mal. En dénonçant ainsi le mal autour de nous, nous ne devons non pas oublier de dénoncer le mal qui est nous-même et nous reconnaître pécheurs devant Dieu.
En cela, faisons nôtre la prière du psalmiste:  » Oui, j’ai péché contre toi, ma faute est toujours devant moi . » Ce temps de Carême est un temps favorable pour fréquenter assidûment le sacrement de réconciliation. Allons nous confesser régulièrement, chers frères et sœurs pour implorer la miséricorde de Dieu sur nous et sur notre pays, le Gabon !
Alors, bien-aimés dans le Christ, quel est donc le jeûne que Dieu préfère ? En se reconnaissant humblement pécheur devant Dieu, chacun doit lutter contre toutes formes d’injustice, faire droit aux malheureux sans recours et prendre soin des frères et des sœurs dans la détresse. En somme, nous sommes appelés à accomplir les œuvres de miséricorde spirituelle et corporelle : visiter les malades et les prisonniers, revêtir ceux qui sont nus, assister les familles endeuillées, rendre la dignité aux opprimés et à ceux dont les droits sont bafoués, etc.
Oui, chers frères et sœurs, le prophète Isaïe et Jésus dans l’évangile de Matthieu que nous avons entendu dénoncent le ritualisme et les pratiques religieuses extérieures :  » Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi » dit le Seigneur.
Pendant le Carême, nos églises sont pleines. Il y a un engouement pour les cendres, le chemin de croix, le jeûne, les prières, etc. Tout cela est bien, mais quel cas faisons-nous de nos frères et sœurs qui vivent des situations de détresse ? Nos jeûnes ne se passent-t-il pas en querelles et disputes ? Si le jeûne ne nous rend pas plus juste et plus fraternel, ce jeûne-là n’est pas bon devant Dieu. Dans un pays comme le Gabon, combien jeûnent-ils ? Les musulmans, les catholiques, les églises du Réveil et même les adeptes des religions traditionnelles pratiquent le jeûne, mais est-ce pour autant que le pays est plus juste et plus fraternel ?
Prions donc les uns pour les autres, prions la santé du Saint-Père, le Pape François, prions pour notre pays le Gabon, afin que ce temps de Carême soit pour tous un temps d’adoration en esprit en vérité, par la pratique généreuse des œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle, amen !

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