
(Lc 21, 29-33)
« Cette génération ne passera pas sans que tout cela n’arrive. »
Le Christ nous dit que ses paroles ne passeront pas. Oui, nous le croyons. Mais avec les années qui passent, nous nous trouvons parfois devant le danger de douter de ses promesses. Comme les disciples d’Emmaüs, nous avons été fascinés par le Christ, nous nous sommes lancés à sa suite pleins d’espérance et, devant le scandale de notre faiblesse ou même de l’échec, nous commençons peut-être à voir l’Évangile comme un idéal trop naïf. Nous espérions être transformés par l’amour de Jésus comme Marie-Madeleine, être fortifiés et libérés de nos peurs comme saint Pierre, vivre l’enthousiasme et la charité des premiers chrétiens… mais tout cela n’était-il que pour les générations de ceux qui ont vu et touché le Christ ?
Devant notre doute, la parole du Christ continue à résonner dans toute son actualité : « Cette génération, [oui, ta génération], ne passera pas sans que tout cela n’arrive. » Et encore : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »
Oui, Seigneur, mais quand ? Quand arrivera la pleine réalisation de tes paroles ?
Pour nous répondre, le Christ nous présente l’image d’un figuier. Cet arbre, comme tout arbre fruitier, suit son propre rythme. Avant de donner des fruits, il faut qu’il bourgeonne, que le fruit mûrisse et ce n’est qu’après cette attente que l’on peut cueillir le fruit et le savourer. La semence de la Parole en nous a, elle aussi, un temps propre, un rythme que le Christ est sur le point de révéler.
« Lorsque vous verrez arriver cela (…) »
Le Christ offre à ses disciples cette parabole quelques jours seulement avant sa Passion et sa Résurrection. Il sait que son rejet de la part du peuple, sa souffrance atroce et sa mort comme un malfaiteur seront un scandale pour ses disciples. Il veut donc les préparer en leur montrant que tout cela n’est que le bourgeonnement qui précède cette explosion de vie nouvelle qu’est la Résurrection. « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jn 12, 24)
La croix, la souffrance, l’échec est ce rythme pascal que doit suivre la semence de la Parole pour arriver à sa pleine maturité.
Dialogue avec le Christ
Seigneur Jésus, j’aimerais voir déjà les fruits de ta Résurrection en moi et en ceux qui m’entourent. Tu me dis d’attendre, d’espérer : ces fruits viendront, à leur rythme. Et alors je veux attendre, attendre non pas comme le curieux qui attend pour voir si cela va arriver, mais comme le veilleur qui sait que l’aurore arrivera, sans pourtant savoir quand. Et si, au milieu de cette nuit, je ne vois que la croix, aide-moi à y reconnaître ce bourgeonnement qui annonce la Résurrection.
Résolution
Aujourd’hui, remercier Dieu pour une souffrance qu’il permet dans ma vie, reconnaissant en cette croix le chemin qui me guide à la Résurrection et à la vie.
À toutes et à tous, un vendredi de Paix et de Joie dans le Christ Jésus
P. Alain Mb, Cssp