Message de Son Excellence Mgr Jean Vincent ONDO EYENE, évêque du diocèse d’Oyem à ses diocésains.

En date du 9 novembre 2024, au siège épiscopale d’oyem, l’ordinaire du diocèse septentrional d’Oyem, Son Excellence Mgr Jean Vincent ONDO EYENE a adressé un message à tous les fils et filles de son territoire ecclésiastique les invitants: « aller tous exercer vos droits civiques animées par une foi opérant par la charité « . Nous en publions le message:

<<Voici, j’ai fait toute chose nouvelle » (Ap 21,5 )

Chers fils et filles de notre Diocèse Frères et sœurs, A la veille du référendum constitutionnel, nous nous sentons dans l’obligation pastorale de nous adresser à vous. En effet le 16 novembre prochain, chacun est convié à exercer librement et de façon consciente son devoir civique en vue de l’adoption d’une nouvelle constitution après le coup de libération du 30 août 2023.
De prime abord, nous voulons rappeler qu'<< en raison de sa charge et de sa compétence, l’Église catholique ne se confond d’aucune manière avec la communauté politique et n’est lié à aucun système politique >> (Gaudium et spes 76). Cependant le Concile Vatican II enseigne le droit de l’Église de porter un jugement moral, même en des matières qui touchent le domaine politique, quand le droit fondamental de la personne ou le salut des âmes l’exigent, afin qu’elle puisse accomplir sa mission parmi les hommes (cf GS 76). En effet, restant saufs les principes de la vraie laïcité, il n’y a pas de séparation possible entre l’activité temporelle des Gabonais et la construction du royaume de Dieu. Dans le souci donc de répondre favorablement à l’exhortation post- synodale Africae Munus en favorisant l’éveil de vos consciences et de vos responsabilités civiques, nous vous recommandons d’aller exercer vos droits civiques: allez tous voter! Ce n’est pas un problème de personne, ni d’individu, ce n’est non plus une élection présidentielle mais un référendum constitutionnel.
Cher peuple de Dieu, cette Constitution est un texte de loi de 173 articles qui vous sont proposés. Les insatisfactions et les réticences ont droit de cité dans un tel projet. Si tout le monde pouvait être d’accord sur chaque article, nous serions déjà au ciel. Aucune constitution n’est parfaite. Non seulement elle est toujours le résultat d’un compromis, mais elle demeure perfectible. La liberté d’expression ne doit pas nous conduire vers l’immobilisme et des biais émotionnelles qui allongeraient inutilement la période de transition en contradiction avec les nobles engagements pris par les pouvoirs publics. La transition est un lieu de passage et non de résidence !
Frères et sœurs, la déclinaison du programme de la transition passait par le changement des fondements de la gouvernance de l’État gabonais. C’est un objectif noble qui peut contribuer à une meilleure organisation de la société gabonaise. Au-delà du fond critiquable de certains articles, les instruments utilisés pour l’élaboration de cette Constitution, précisément, la contribution de tous et le dialogue national sont moralement satisfaisants. En effet ils ont été des moments privilégiés pour un débat politique public, sain et serein, conformément aux recommandations de Africae munus (AM 81); donc comme un témoin du progrès de la démocratie dans notre pays au regard de ce qui se passait dans un passé récent.
Lors de la fin du régime déchu, beaucoup de lois perverses ont été votées en privé. Or cette fois-ci vous avez été consultés. Par ailleurs, de façon générale, les articles de cette nouvelle constitution s’inscrivent dans la théorie augustinienne qui s’inspire de Saint-Paul et fait de l’autorité judiciaire un remède à la concupiscence est un moyen de coercition pour obliger le gabonais pécheur à coopérer avec ses frères et sœurs pour le mieux-être de la nation gabonaise. << Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde » (Mt 5, 13.14). Puisque la nouvelle Constitution au-delà de ses insatisfactions, est une opportunité de mettre en place et de gérer un ordre social plus juste si cher à Africae munus. Puisque ce référendum est une étape majeure vers le retour à un ordre constitutionnel démocratique, allez tous exercer vos droits civiques animées par une foi opérant par la charité! (Ga 5,6) Par l’intercession de Notre-Dame du Gabon que la grâce divine et la volonté des gabonais concourt à l’action éthique qui donne un sens au développement des gabonais et à la réalisation du royaume de Dieu au Gabon. Que Dieu vous bénisse et qu’il bénisse le Gabon Donnée au Siège épiscopal d’Oyem le 09 novembre 2024

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