
La paroisse Saint Michel de Nkembo a servi de cadre pour la célébration de la messe pontificale de rentrée pastorale présidée par son pasteur propre: Son Excellence Mgr Jean Patrick IBA-BA.
Cette messe du 25ème dimanche a été précédée par un triduum de prière, d’enseignement, de réflexion et de partage à la paroisse Saint Pierre de Libreville Au cours de cette célébration eucharistique qui a connue la concelebration de plus d’une centaine de prêtre religieux et diocesain constituant le presbyterium, la vie consacrée était aussi de la partie et sans oublier la forte mobilisation des fidèles laiques environ de plus de 3. 000 fidèles laïcs venus de tous les coins de notre Église particulière qui comprend les provinces de l’Estuaire et du Moyen Ogooué appelée canoniquement archidiocèse de Libreville. Nous publions ici l’homélie de la dite célébration eucharistique :

Chers prêtres, religieux, religieuses, frères et sœurs bien aimés, le Seigneur nous donne encore la grâce de vivre ensemble, une nouvelle année pastorale, une nouvelle opportunité de nous rappeler que nous sommes, chacun pour notre communauté diocésaine, une grâce unique et irremplaçable, un don de Dieu, une sœur, un frère pour lequel le Christ est mort et ressuscité.
Depuis le jeudi 17 septembre, nous sommes réunis, comme peuple de Dieu, autour de la parole de vie du Maître « Vous êtes le sel de la terre…vous êtes la lumière du monde » Mt 5, 13.14. Une expérience de synodalité, qui se comprend comme la marche de la communauté diocésaine avec le Christ et vers le Royaume, avec l’ensemble de l’humanité ; orientée vers la mission, elle implique de se réunir, de s’écouter les uns les autres, de procéder à un discernement communautaire.
Ce discernement communautaire nous l’avons organisé en trois étapes. La première étape est celle qui se conclue aujourd’hui par cet acte célébratif eucharistique solennel d’ouverture de l’année pastorale. Elle permet un approfondissement du thème, avec nous l’espérance des propositions concrètes. Ensuite nous aurons la rentrée des commissions diocésaines. Cette année sera aussi celle de la tenue de notre assemblée diocésaine de 5 ans. Cela nous permettra de les revisiter, les redynamiser et mieux les structurer, les réorganiser notamment en nommant de nouveaux responsables avec des directives inspirées du thème, tout en intégrant l’ensemble des réalités de nos paroisses et de l’expérience de 2025. Les autres réalités pastorales sont les communautés religieuses, les établissements scolaires et presbytéraux du second degré, les CEVB, les séminaristes. Après cette étape déterminante, nous espérons, d’ici à la Chancellerie de l’archidiocèse, disposer de données fiables qui nous aideront à proposer, pour le premier dimanche de l’avent, des orientations pastorales pour les trois années à venir.
Frères et sœurs bien aimés, après 5 années passées à la tête de notre archidiocèse, nous espérons, cette année-ci, donner une nouvelle impulsion pour notre marche commune. Dans cette dynamique, plusieurs décrets ont été émis pour une gestion plus transparente des finances du diocèse et de nos paroisses avec une meilleure implication des fidèles laïcs ; ainsi que la création des nouvelles quasi-paroisses.
Depuis les débuts de l’Évangélisation dans notre pays, l’Éducation a été le signe le plus visible et plus éloquent de la contribution de notre Église dans l’édification de la société gabonaise. Durant ces trois jours de rencontre diocésaine, l’Église a été invitée à renouer le lien profond entre la paroisse et l’école. Au-delà, des résultats très satisfaisants de l’Enseignement catholique, la tâche est immense et demande l’implication de tous. Il y a nécessité, d’un meilleur partage d’expérience et une plus forte collaboration avec les instituts dont le charisme s’exprime dans le domaine de l’Éducation. De plus, j’invite les consacrés, d’une manière spéciale, à s’engager davantage dans le secteur de la santé dont l’action demeure encore embryonnaire dans notre Église.

Frères et sœurs bien aimés, l’Évangile du jour nous renvoie à ces lieux qui font perdre de l’éclat, de la saveur à notre condition de disciple et au pire des cas, l’éteigne ou la dénature totalement. Le gérant de l’Évangile a laissé s’obscurcir son cœur, il a perdu le goût de l’honnêteté, de la loyauté, de la bonne gestion et s’est mis à dilapider les biens de son maître.
Oui, encore une fois, l’ambition, les honneurs, l’attrait du luxe, de la richesse, la volonté de puissance, d’exercer un pouvoir sur les autres, la sécurité et l’amour de l’argent, l’appât du gain corrompent, fissurent même la cuirasse de foi des évêques, des prêtres, des consacrés et de beaucoup de chrétiens. Un véritable lieu de conversion pour chacun d’entre nous.

Comment réagit-il ? Le gérant dans sa réflexion, très vite, trouve une solution pour protéger son avenir. Oui, « les fils de ce monde » sont plus habiles entre eux que « les fils de la lumière », que les chrétiens « sel de la terre ». L’habilité de ce gérant consiste à se faire des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où l’argent ne sera plus là, ces amis l’accueillent dans leurs demeures.
Une leçon que nous pouvons exploiter. Oui, la sécurité ne réside pas dans le fait d’avoir plus d’argent, mais bel et bien dans le fait d’avoir et d’entretenir de véritables relations humaines, véritables amitiés. « Je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître » Jn 15,15. La première relation à soigner et à préserver, c’est l’adoration du Dieu vivant et vrai. Oui, Dieu seul, par son Fils Jésus Christ s’est dépouillé de sa condition divine, pour nous enrichir de sa pauvreté. Il nous établit à la tête de son patrimoine des mystères de son Église, gérant et administrateurs de tous les fruits de son immense amour.
Frères et sœurs, l’argent aussi appartient à Dieu, il est un don de Dieu qui doit être géré avec sagesse et partagé avec les autres. Ce gérant découvre une valeur plus importante que l’argent, la reconnaissance des amis qui vont l’accueillir dans leur maison. Continuer à être reçu, c’est conserver sa dignité, ne pas perdre son statut social, garder un sens à sa vie. Une reconnaissance que nous devons à Dieu. « Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile » 1Co 15, 10 dit Saint Paul. Oui, disons au Dieu Père, Dieu de miséricorde et de bonté toute notre reconnaissance.
Frères et sœurs bien aimés, nous sommes tous des appelés et envoyés en mission : baptisés, évêques, prêtres, consacrés, mariés, et engagés dans nos différents milieux professionnels, aussi, être sel de la terre, sel pour nos contemporains c’est garder, conserver, préserver l’amitié et la confiance du Maître.

Être lumière dans notre société, c’est manifester et vivre notre foi, briller comme des astres de lumière par la fidélité, l’honnêteté et la bonne gestion de notre vie et de nos affaires. C’est le choix que fit Saint Matthieu, dont nous célébrons en ce dimanche la fête. Il a quitté la table du collecteur d’impôts malhonnête pour se lever et se mettre à la suite du Christ.
Que la Très Sainte Vierge Marie, Notre Dame du Gabon, elle qui sut écouter et observer la parole de Dieu nous porte par son intercession, afin que nous devenions et que nous demeurions véritablement, sel de la terre et lumière du monde aujourd’hui.
Ouverture solennelle de l’Année Pastorale dans l’Archidiocese de Libreville.
Avec le quorum presbyteral réuni autour de l’ordinaire de Lieu, Mgr Jean Patrick Iba-Ba, la messe a été célébrée en l’Eglise St Michel de Nkembo en ce 25è dimanche du temps ordinaire, Année C. Voici l’homélie dite par l’Archevêque de Libreville.