Peter To Rot, le premier saint de Papouasie Nouvelle-Guinée

Le 19 octobre dernier, le pape Léon XIV déclarait saints sept bienheureux originaires de différents pays, dont Peter To Rot. Un grand évènement pour l’Église en Papouasie, visitée par le pape François en septembre 2024. Ce pays de dix millions d’habitants a une originalité : près de 850 langues sont parlées par ces Mélanésiens des montagnes et des îles. Peter To Rot (1912-1945) est né en Nouvelle-Bretagne d’une famille récemment évangélisée, puisque les premiers missionnaires, conduits par Mgr de Boismenu, un breton, sont arrivés à la fin du 19e siècle. Mariés devant Dieu en 1898, Angelo et Maria ont élevé chrétiennement leurs six enfants. Peter était un élève brillant et aurait pu devenir le premier prêtre papou. Mais il a choisi de fonder une famille avec Paula, avec qui il a eu trois filles. Peter est devenu catéchiste. Pendant la guerre du Pacifique et l’occupation des japonais, il a défendu le mariage chrétien alors que les occupants voulaient rétablir la polygamie. Il a été menacé, emprisonné, empoisonné et exécuté dans des conditions horribles en juillet 1945. À l’occasion de son voyage en Océanie en 1995, le pape saint Jean Paul II l’a béatifié. 200 papouasiens ont participé à la messe de canonisation  Peter To Rot a été canonisé avec six autres bienheureux le 19 octobre 2025 © Vatican Media La canonisation récente de Peter To Rot est un aboutissement réalisé par l’Église, à la demande insistante des évêques de Papouasie Nouvelle-Guinée. Une forte délégation de Papouasie a fait le déplacement pour aller à Rome en octobre : ils étaient près de 200 fidèles et évêques, dont l’un est le propre petit-neveu de saint Peter To Rot. Notre Église en France s’unit à cette action de grâce, en sachant que la jeune Église de Papouasie est née des missionnaires du Sacré-Cœur d’Issoudun, partis vers ces montagnes dans les années 1880. Mgr Alain de Boismenu est l’un d’eux : il est parti en Papouasie à l’âge de 25 ans. Après la Première Guerre mondiale, il a fondé une congrégation de religieuses, « Les Ancelles de Notre Seigneur » en associant deux femmes françaises, Mère Marie-Thérèse Noblet, une mystique, et sa propre nièce, sœur Solange Bazin de Jessey. Comme me le disait un catholique de Nouvelle-Calédonie : « Peter To Rot est le premier saint mélanésien ». Mais cette nouvelle canonisation concerne aussi toute l’Océanie, dont le saint patron est Pierre Chanel, missionnaire mariste français, mort lui aussi martyr sur l’Île de Futuna le 28 avril 1841, et canonisé en 1954. Citons aussi mère Suzanne Aubert, partie en 1860 en Nouvelle-Zélande, où elle a fondé « The sisters of Compassion », une congrégation pour les malades et les maoris, une figure pour ce pays des Antipodes et qui a été déclarée vénérable. Concluons avec la célèbre phrase s’appliquant à saint Peter To Rot : « Le sang du martyr a été semence de chrétiens. »

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