Que de jeunes sont surclassés! Le Baccalauréat à un âge précoce.

Y a-t-il des conséquences à passer le Baccalauréat pour les jeunes de 14 ans et moins? Oui, il peut y avoir des conséquences, principalement d’ordre psychologique et social, à passer le baccalauréat à un âge précoce, comme à 14 ans ou moins.C’est presque chaque année, depuis environ une décenie, que l’on enregistre des candidatures de très jeunes gens, pour concourir au milieu de tant d’adolescents. Les familles et ceux de bonne volonté y voient souvent une prouesse, parce que ces enfants sont des génies, mais encore faut-il en mesurer les séquelles qui sont sûrement positives pour d’aucuns, mais à la longue négatives pour d’autres.La précocité d’un enfant passant le Baccalauréat à 12, 13 ou 14 ans peut offrir des possibilités de réussite ou de succès personnel, cela n’empêche pas qu’il s’exerce sur ces impétrants, une pression et parfois des incommodités émotionnelles. Ce sentiment d’isolement souvent leur est avoué, quand bien même ils sont considérés de génies. Si l’euphorie familiale reste sans limite, parce que les parents estiment leurs efforts aboutis, l’enfant formé – disons à la rigueur formaté – ne cerne pas habituellement les contours de sa motricité, ni même de son développement ou croissance. C‘est là qu’il convient d’avoir recours aux psycho-pédagogues. Es experts savent annoblir les axes de la déconvenue; ils feront une classification des obligations du discernement pour que l’enfant ne se sente pas perdu, en émotion et par socialité. Il est prudent de s’assurer que l’enfant est suffisamment préparé à affronter les défis d’un parcours supérieur, les études supérieures sollicitant une maturité perceptive et rationnelle. Aussi, un enfant de 14 ans, même brillant, peut avoir du mal à s’intégrer dans un environnement d’élèves plus âgés, avec des centres d’intérêt et des expériences de vie différentes. Il y a bien sûr la nécessité de laisser les enfants grandir dans leur cercle évolutif, concrétisant les moyens de leur développement intellectuel au rythme de cette croissance, ainsi que leur adaptation intellectuelle au rythme des commodités sociologiques. Ce qu’on voit aujourd’hui parfois frise le scandale lorsque certains adultes anticipent et placent les enfants dans des classes de niveau supérieure, parfois en défiant toute gravité rationnelle, rien que pour en faire des génies. Tant que cela suit le cycle évolutif, il n’y a pas péril; mais en s’éloignant de la portée et du caractère émotionnel des enfants du même âge, on fait fi des critères mnémoniques. Cette année encore, le plus jeune candidat au bac gabonais a 13 ans. C’est toujours digne d’un génie, et cela réjouit intensément les parents. Mais qu’en est-il de la psycho-pédagogie et de son implication sur le terrain? Pour un expert en Education, Guy-Roger Kaba, «Le surclassement n’est pas un jeu d’égo ou un tremplin pour flatterie sociale. C’est une décision lourde, qui doit impérativement s’appuyer sur un diagnostic rigoureux, réalisé par des professionnels (psychologues, neuropsychologues), dans un cadre normé». Apprendre vite est une bonne chose en soi. Mais il ne s’agit pas de se rendre malheureux pour autant, parce que le décalage avec ses camarade peut déservir. Nous retiendrons avec le spécialiste en éducation G.R. Kaba, que « trop de ces “plus jeunes bacheliers” peinent à s’épanouir, alors qu’ils devraient logiquement exceller…Parce que le développement socio-affectif, la maturité psychologique et les compétences de vie ne suivent pas toujours le rythme de l’accélération scolaire. On les expose trop tôt à des environnements pour lesquels ils ne sont pas préparés».DEA

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