Saint Grégoire le Grand

Pour notre méditation aujourd’hui, nous nous intéresserons à la Première lettre de Saint Paul aux Corinthiens, singulièrement au verset 15 du chapitre 2, où ce dernier met en lumière l’idée selon laquelle le Saint-Esprit est pour nous le révélateur des choses profondes de Dieu : « Celui qui est animé par l’Esprit soumet tout à examen, mais lui, personne ne peut l’y soumettre » (1 Co 2, 15).

Saint Paul avait déjà montré (1 Co 2, 6-9) que l’homme naturel, l’homme irrégénéré, était incapable de saisir les vérités que le Saint-Esprit communique par la Parole de Dieu : C’est une folie pour lui (1 Co 1, 18). Combien grande était donc l’erreur des Corinthiens qui pensaient enrichir l’Évangile par la contribution de la sagesse humaine. Paul montre aux Corinthiens qu’ils faisaient complètement fausse route en recherchant la sagesse humaine. Le bon chemin est ailleurs. Il le leur indique : c’est Christ, c’est sa pensée. Tout croyant a reçu l’Esprit de Dieu comme conducteur pour sa vie ; s’il se laisse diriger par lui, il exprimera par sa manière de vivre la pensée de Christ. Combien les Corinthiens en étaient loin, et nous-mêmes aussi trop souvent !

En effet, seul le croyant né de nouveau, qui se laisse conduire par l’Esprit reçu de Dieu, peut vraiment comprendre la Parole de Dieu et en retirer une bénédiction. Il est un homme spirituel, capable de discerner et d’apprécier toute chose de la bonne manière. En outre, un homme qui ne posséderait pas le Saint-Esprit, ou qui ne serait pas spirituel, n’est pas en mesure de juger un tel chrétien.

Autrement dit, après avoir dépouillé de toute autorité le jugement charnel de l’homme, Saint Paul enseigne maintenant que les spirituels sont seuls des juges compétents en la matière, dans la mesure où Dieu n’est connu que par son Esprit, et c’est sa propre compétence de faire la distinction entre ses propres choses et celles des autres, d’approuver ce qui est à lui et d’annuler tout le reste. Le sens de ce verset est donc celui-ci : loin de tout le discernement de la chair sur cette question, c’est l’homme spirituel seul qui a une connaissance si ferme et solide des mystères de Dieu, qu’il distingue sans faute entre la vérité et le mensonge – entre la doctrine de Dieu et les artifices de l’homme – pour ne pas tomber dans l’erreur.

On comprend ainsi que seul celui qui a le Saint-Esprit est compétent pour apprécier et examiner chaque situation avec exactitude. En d’autres, nous ne sommes pas simplement éclairés par le Seigneur pour percevoir la vérité, mais que nous sommes également dotés d’un esprit de discrimination, pour ne pas suspendre le doute entre la vérité et le mensonge. Nous sommes capables de déterminer ce que nous devons éviter et ce qu’il faut suivre.

Ainsi prions le Seigneur pour que nous recevions de lui le Saint-Esprit qui nous donnera d’être des bons juges. Que le Saint-Esprit nous donne d’apprécier chaque situation avec exactitude.

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