400fcf a l’arrêt !

Un proverbe gabonais dit que « qui ne répond pas marque son accord ». Aujourd’hui, NdOMANA est remonté. Assis au fond du bus, entre deux femmes fortes, qui paraissent l’étouffer,
il fait une triste tête. dans le fond, il ne se plaint pas de cette double étreinte. Au contraire, la chaleur et les suaves odeurs corporelles des deux nymphes lui parlent un langage dont le code est bien connu par
son côté virile. Son côté nord-est du Gabon. Il s’imagine alors en plein plongeon dans les profondeurs abyssales de son Ivindo nata- le par un matin de grande saison sèche. Il laisse alors librement vagabonder son imagination …Pourtant, au cœur de ce doux champ parfumé et coloré, l’ennemi à semé l’ivraie tout à côté du blé. Un point d’ombre dans ce magnifique tableau de lumière : les conducteurs de bus ne man-
quent pas la moindre occasion pour multiplier leurs bénéfices. toutes les raisons sont bonnes : augmentation du prix du carburant à la pompe, contrôles intempestifs, routes barrées pour travaux de ceci ou de cela. Réhabilitation de ceci ou de cela. Construction ou émergence de ceci ou de cela. La mairie. Les numéros de portière, etc. d’un bond adroit, nos opportunistes sautent sur l’occasion.
Résultat des courses : le prix du transport flambe. Et, c’est à prendre ou à laisser. dans un pays tropical où la chaleur peut par- fois atteindre un certain pic, il ne fait pas bon de « taper-la-Moïse
». Les prédateurs aux yeux rouges le savent. Alors, le Chargeur deservice vous crie en plein visage, les dents serrées : « C’est 400fcfa l’arrêt » quelque soit votre destination d’ici au terminus.
Vous montez au dispensaire d’Okala pour descendre au rond point de la Cité des Ailes. Vous payez 400fcfa. Vous descendez au Ballon d’Or. Vous payez 400fcfa. Vous descendez à CK-dO aéroport. Vous
payez toujours 400fcfa … jusqu’à la gare routière en passant par Nzeng-Ayong-PK5 et RIO !
Le plus sidérant pour NdOMANA est le mutisme aussi bien des autorités que des populations. Certains boudent peut-être sous cape dans des salons feutrés ou au fond des « mapanes » où ils
côtoient les moustiques, les rats et les cafards du 1er au 30 et de janvier à décembre. du 1er jour jusqu’au 365ème jour de l’année. Ces années qui passent, trépassent et se ressemblent les unes
après les autres. « On va encore faire comment ? » Or, « qui ne répond pas marque son accord » ! Les gabonais semblent avoir marqué leur accord : « Amen, qu’il en soit ainsi ! »
Edmond Dominique EPOMA-NGADI

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