Textes : Osée 11, 1.3-4.8c-9 ; Ps 79 ; Mt 10, 7-15.
« Quand le cœur de Dieu est différent de celui de l’homme »

Il est fréquent de rencontrer des hommes et des femmes qui rendent le mal par le mal. Il est aussi fréquent de rencontrer des gens qui accomplissent le bien dans la vie de quelqu’un et qui en retour ont comme récompense, le mal alors qu’ils ont été doux envers l’autre. La première lecture de ce jour, décrit justement cette situation. Le prophète Osée présente Dieu sous les traits d’un père plein de tendresse ou encore un père maternel. Cette tendresse se manifeste par les merveilles qu’il a accomplies pour Israël. Il a libéré son peuple de l’esclavage, il s’est occupé de son éducation en lui apprenant à se prendre en charge comme un père apprend son enfant à faire ses « premiers pas ». Dans le désert, il lui a donné la manne pour se nourrir. Sur la terre d’Israël, il a fait jaillir le pain du sol pour les préserver de la famine. En somme, Israël a bénéficié de la plénitude de l’amour du Seigneur. Il ne manquait de rien. Mais, à cette tendresse paternelle, Israël a répondu par le comportement d’un enfant ingrat qui ne sait pas reconnaitre les sacrifices accomplis par son père pour son bien-être. Il a répondu par l’infidélité, il a refusé de répondre favorablement à cet amour. Avec Israël « la reconnaissance a eu la mémoire courte ». Face à ce comportement, Dieu ne répond pas par le fouet ou le châtiment : « Non ! Mon cœur se retourne contre moi, et le regret me consume. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer » (Os 11, 8-9). Dieu se considère comme le « saint », l’hébreu l’appelle « qadosh » c’est-à-dire « séparé de ». Il est séparé du mal, des mauvaises actions, de la nuisance ou de la destruction de sa création. Contrairement aux divinités mésopotamiennes qui ont un rapport hostile aux hommes. Ces dernières n’aiment pas les hommes et multiplient les fléaux à leur endroit, le Dieu d’Israël est séparé de ce comportement. Il aime l’homme malgré sa faute, même au moment où il pèche, Dieu l’aime toujours. Il est comme une mère qui veut toujours le bien de son fils fut-il bandit ou délinquant. Osée révolutionne le regard à avoir sur Dieu. Il nous montre que nous sommes toujours aimés de Dieu même lorsque nous ne sommes pas reconnaissants. Le cœur de Dieu est différent de celui de l’homme. C’est aussi une interpellation à l’endroit de ceux qui suivent le Seigneur. Il y a beaucoup de gens qui pensent que leur situation est désespérée, que Dieu ne peut plus leur pardonner. Retenons que Dieu est plus grand que notre cœur. Avec lui, il n’y a aucune situation insurmontable. Mettons-nous à la suite de ce tendre Père !
Amen.
Abbé Pamphile ASSOUMOU MVOMO