Méditation du Jeudi de la 20e semaine du Temps ordinaire année liturgique B.

Textes : Ez 36, 23-28 ; Ps 50 (51), 12-13, 14-15, 18-19 ; Mt 22, 1-14.
Mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie Reine
« Quand Dieu nous surprend »
Il nous arrive parfois d’anticiper la réaction de Dieu dans son agir. Face à un acte posé, on se dit que Dieu va agir par le châtiment ou par la miséricorde. Quand on observe la suite de l’évènement, on se rend compte que nous nous sommes trompés. Au-delà de tout, il demeure Imprévisible. C’est ce que nous découvrons dans les textes de ce jour. Dans la première lecture, à un peuple corrompu, qui a profané le nom de Dieu au milieu des autres nations, ce qui lui a valu de se retrouver loin de sa terre, Dieu fait une promesse de restauration alors qu’on est tombé dans un pessimisme anthropologique, c’est-à-dire que le cœur de l’homme est éternellement mauvais, il ne pourra jamais changer. Il déclare : « Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre […] Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair » (Ez 36, 24.26). Il y a là deux restaurations, le retour sur la terre d’Israël, signe de la bénédiction de Dieu, du maintien de la promesse de communion faite aux Pères et le don d’un nouveau cœur. Le cœur en hébreu est le lieu de la rencontre avec Dieu, avoir un cœur de pierre qu’on appelle en grec translitéré la « sclerokardia » c’est avoir un « cœur bouché », fermé à la volonté de Dieu. Par contre, le cœur de chair exprime l’ouverture à la rencontre avec Dieu, la conformité à ses commandements. Là où on pouvait croire que tout est perdu, le Seigneur, nous montre qu’il peut tout changer, il peut transformer l’homme quand nous croyons que tout est fini. Il agit de manière inattendue, créant ainsi la surprise. Cette surprise se lit également dans la page de l’évangile de ce jour. Il s’agit d’une Parabole du Royaume des Cieux. Nous sommes surpris par le comportement adopté par le roi dans la finale de la parabole. C’est lui, le roi qui a demandé d’inviter tous ceux que les serviteurs devaient voir à la croisées des chemins, des gens qui n’ont même pas eu le temps de se préparer pour les noces, mais c’est lui qui va encore expulser l’un des convives : « ‘‘Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noces ?’’ L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : ‘‘Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents’’ » (Mt 22, 12-13). Le roi représente Dieu, on est tenté de le condamner puisqu’il n’a pas averti les invités des noces qui ont été pris au dépourvu. Mais en réalité, ce que la Parabole veut exprimer c’est qu’il faut toujours être prêt à tout moment à rentrer en communion avec Dieu, il peut arriver à n’importe quel moment dans nos vies. Dieu viendra comme un voleur, sans avertir (1 Th 5, 4). Avoir l’habit de noces c’est faire le bien chaque jour de peur d’être surpris par le jour du Seigneur. Cette petite anecdote peut nous édifier : « Un sage disait à ses disciples : ‘‘il faut vous convertir un jour avant de mourir’’ et l’un des disciples posa la question : ‘‘Maître, qui d’entre nous sait quand la mort frappera à sa porte ? Le sage de répondre : ‘‘puisque tu ne sais pas quand la mort frappera à ta porte, raison de plus pour se convertir chaque’’ ». La logique de Dieu nous surprendra toujours, soyons prêts de peur d’être dérouté ! Que la Bienheureuse Vierge Marie Reine dont nous célébrons la Mémoire en ce jour, intercède pour nous. Amen !
Abbé Pamphile ASSOUMOU MVOMO

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