Méditation évangélique du vendredi de la 2è semaine de Pâques

(Jn 6, 1-15)

Réflexion
C’était juste avant la fête de la Pâque des Juifs et beaucoup de monde était venu à Bethsaïde. Tu arrives avec tes disciples sur la côte de la mer de Galilée, pas très loin de Capharnaüm. À la vue des signes que tu faisais auprès des malades, l’idée se répandait que tu étais celui qui devait venir, l’envoyé de Dieu, le Christ, celui que le monde attendait : et une grande foule curieuse te suivait. Hérode lui-même était inquiet de cette renommée. Il avait déjà fait décapiter Jean Baptiste et maintenant il craignait qu’il soit ressuscité des morts avec de grands pouvoirs miraculeux (cf. Mt 14, 1-2). Donc, le tétrarque, inquiet de ces mouvements de foule, cherchait à te faire périr…

Devant la multitude rassemblée, tes apôtres comprirent immédiatement qu’il était impossible d’organiser un repas pour tous ces gens dont tu avais pitié et qui te faisaient penser à des brebis sans berger. Tu demandes alors à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » : question très humaine, certes, mais que tu poses à Philippe pour qu’il constate l’impossibilité humaine de satisfaire aux besoins de l’instant présent. Une fois estimée la démesure entre les besoins et les moyens, tes apôtres restent muets jusqu’au moment où André, le frère de Pierre, parle timidement d’un enfant ayant avec lui cinq pains d’orge et deux poissons…
« (…) mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Autre question qui va te permettre de manifester tes pouvoirs. Toi, tu savais ce que tu allais faire. Tu vas déroger aux lois naturelles et cette dérogation manifestera tes pouvoirs sur tout ce qui existe : en tirant du néant ce qui n’existe pas encore. Ici, pouvoir sur le pain ! Les miracles sont signes de la puissance de Dieu, signes destinés à attirer notre attention, destinés à nous conduire à Dieu en toute confiance.
Et là, devant tes apôtres et tes disciples, devant la foule des curieux et face à tes détracteurs, tu vas répéter les gestes de Moïse faisant pleuvoir la manne sur les peuple en exil (cf. Ex 16, 4).

Ensuite, après avoir multiplié les cinq pains et les deux poissons et avoir tout distribué aux convives, tu demandes à tes disciples de ramasser les morceaux en surplus, « pour que rien ne se perde ».

« C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »
Face à tes contradicteurs, tu voulais manifester ta relation à Dieu pour enraciner la foi des disciples et ouvrir l’intelligence des témoins juifs ou autres. Tu voulais montrer que ton intimité avec Dieu était la même que celle de Moïse qui avait parlé face à face avec Yahvé : « Il ne s’est plus levé en Israël un prophète comme Moïse, lui que le Seigneur rencontrait face à face. » (Dt 34, 10)

Cette intimité traduit les mêmes pouvoirs. Tu veux que les foules puissent attester en toute vérité du miracle dont elles avaient été témoin et que les chefs des grands prêtres soient, eux aussi, convaincus de l’événement, eux qui connaissaient ce que les Écritures avaient dit du Messie. Tu manifestes aux yeux de tous ta mission d’intermédiaire entre le Père et les hommes. Tu parachèves la mission de Moïse alors que tes miracles traduisent ta puissance.

Bonne fin de semaine à tous !

Père Alain Mb, Cssp

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