
Dans sa Réponse à la question Qu’est-ce que les lumières, Emmanuel Kant a présenté
« les lumières » comme « la sortie de l’homme hors de l’état de tutelle dont il est lui-même
responsable ». Et « l’état de tutelle » en question comme « l’incapacité de se servir de son
entendement sans la conduite d’un autre ».

Le problème à tirer de la précédente lecture, c’est le rejet de l’altérité principielle et
principale, et la pluralisation du terme lumière, à volonté. Parce que cette pluralisation
débouchera à terme sur un dessein existentialiste d’une existence qui précèdera l’essence et de
l’homme-projet de lui-même.

C’est pourquoi, par-là, cette pluralisation mérite une cure conceptuelle pour nuancer
d’elle l’entendement que convoque et sollicite la singularité de la lumière originelle et originale.
Comme telle, la lumière ne peut donc pas se limiter à sa simplissime réduction à la sortie
de l’état de tutelle. Ni à la simple connaissance livresque répandue. Car au-delà, elle est aussi
et surtout la Bonne Nouvelle, civilisatrice et libératrice répandue dans le monde, et dont
l’accueil sauve.

Cependant, une démarche triplement définitionnelle peut s’ajouter, sans velléité
exhaustive ni prétention exégétique, à cette caractérisation de départ. En sorte qu’au-delà de la
désubstantialisation de la lumière en tant que simple éclairage ou concept, il s’opère une
affirmation, réaffirmation, confirmation et ontologisation de l’être du « vous », de sa quiddité,
de son essence véritable comme lumière. Ensuite, la Co substantialisation entre chrétien et
lumière qui en résulte entraîne de facto une christianisation de la lumière aux relents
tautologiques, mais pas oxymoriques. Ce qui implique que le monde « a » une lumière dont la
lumière « est » finalement lumière. Le verbe « être » ici, est d’état. Et un état, c’est ce qui est
en l’état. Et le ciel et la terre passant, ce qui est en l’état, c’est-à-dire permanent comme tel,
c’est l’être de la lumière en tant que lumière. Parménide a donc raison : l’être est.
Docteur EBANG ELLA, enseignant chercheur