Droit de réponse: L’EGLISE CATHOLIQUE AU GABON N’EST PAS UN FONDS DE COMMERCE, C’EST VOUS QUI EN FAITES UN FONDS DE COMMERCE !

Par Abbé Serge-Patrick MABICKASSA, Directeur de la Maison Catholique des Médias.

Dans votre journal, en date du mardi 10 décembre 2024, vous avez publié à la page 6 de l’édition, 24ème année N° 381, un article intitulé :  » Eglise catholique au Gabon : Adoration véritable en Dieu ou fonds de commerce ?  » Signé par Caroline MBA. En illustration à la Une, il y a une photo de Son Excellence Mgr Jean Patrick IBA BA, Archevêque métropolitain de Libreville et, à la page 6, une photo de famille des évêques du Gabon avec le Président de la Transition, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, après une audience à la Présidence de la République. Une sémiologie rigoureuse de ces illustrations laisse entrevoir une maladroite volonté de tournée l’Eglise Catholique en dérision. La question essentielle est bien la suivante : Quel message de fond votre rédaction a-t-elle ainsi voulu communiquer à l’opinion nationale et internationale sur l’image et la réputation de l’Eglise Catholique au Gabon ? Il est entendu qu’aucune communication n’est neutre. Et, dans cette veine, nous nous interrogeons sur les présupposés de votre papier ; ce d’autant plus que ce n’est pas la première fois que le journal LA NATION publie un brûlot sans fondements sérieux sur l’Eglise catholique.A l’analyse, il nous paraît finalement que c’est plutôt votre rédaction qui tente de faire de l’Eglise Catholique au Gabon un vrai fonds de commerce afin de sauver ses ventes et pouvoir se donner les moyens de survivre dans un paysage médiatique national très concurrentiel. Rien de nouveau sous le soleil : c’est le propre de la presse people ou des journaux à scandales ! Tout comme les charognards se nourrissent de carcasses d’animaux, de même la presse à sensation se nourrit de chiens écrasés ! Même lorsqu’il n’en existe pas, on les crée !Or, depuis sa genèse jusqu’à ce jour, il y a 2024 ans aujourd’hui, l’Eglise catholique a toujours fait sienne cet avertissement de Celui qui est sa pierre angulaire, le Christ :  » Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent. « Dans les premières communautés chrétiennes, la simonie qui consiste en l’achat, la vente des biens spirituels, des sacrements et autres bénédictions, des postes hiérarchiques, des charges ecclésiastiques ou de services intellectuels est formellement interdite, dénoncée et combattue avec fermeté ! C’est ce que nous rapporte le livre des Actes des Apôtres par rapport à ce qui est arrivé à Simon le magicien :  » Simon, voyant que l’Esprit était donné par l’imposition des mains des Apôtres, leur offrit de l’argent en disant : « Donnez-moi ce pouvoir, à moi aussi, pour que tous ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent l’Esprit Saint. » Pierre lui dit : « Périsse ton argent, et toi avec, puisque tu as estimé pouvoir acheter le don de Dieu à prix d’argent !  » (Cf. Ac 9, 9-21). Fidèle à cette tradition, l’Eglise a toujours interdit la pratique de la simonie. Toutefois, avec bon cœur et avec joie, les fidèles chrétiens ont le devoir de subvenir aux besoins matériels de l’Eglise, chacun selon ses moyens. Ce sont les préceptes de l’Eglise qui le recommandent.Lors de l’administration des sacrements, il y a le versement du casuel à l’occasion du baptême, d’un mariage, du sacrement desde Confirmation ou d’un enterrement. Il s’agit d’une offrande prescrite par le Droit de l’Eglise. Elle est versée à la paroisse pour participer aux frais. Chaque chrétien donne selon ses moyens. Mais, cela ne signifie pas qu’on paie le sacrement. La grâce n’a pas de prix.Quant aux évêques et aux prêtres qui se bousculeraient pour célébrer les messes d’enterrement des hautes personnalités, il faut éviter les amalgames et les généralisations des bars. Nous lisons aisément ici l’expression d’une profonde frustration. L’Eglise catholique au Gabon est au service de tous : pauvres et riches. Tous reçoivent de sa part même attention et même sollicitude maternelle. L’Eglise fait à la fois bon accueil à l’offrande des riches, qui donnent de leur superflu, qu’à l’obole de la pauvre veuve qui donne tout ce qu’elle a pour vivre (cf. Mc 12, 41-44). C’est donc pour l’Eglise un devoir de rendre les mêmes services spirituels aux uns et autres avec le même zèle et le même amour.Du reste, dans sa doctrine sociale, elle s’est toujours positionnée pour la défense de la vérité, de la paix et de la justice sociale en faveur des plus pauvres parmi les pauvres.Pour finir, l’Eglise n’est pas une entreprise commerciale, mais une communauté de foi, une Eglise famille de Dieu. Ce qui interroge le plus c’est l’attitude de certains de ses fils et filles, fidèles laïcs, qui s’investissent dans des tribunes ouvertes, afin de salir outrageusement l’image de leur Mère au lieu de la défendre par leur propre témoignage de vie.L’Eglise catholique au Gabon s’interroge sur la catholicité de bon nombre de ses enfants …

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