
Nous sommes à la fin du premier discours de Jésus, nommé le Sermon sur la montagne. C’est un discours qui, nous le savons, a bouleversé ses auditeurs comme le souligne saint Matthieu au verset 28 : « les foules restèrent frappées par son enseignement ». Nous, qui avons peut-être baigné dans la foi depuis notre enfance, sommes sans doute habitués à ces enseignements ancrés dans la culture chrétienne : faire l’aumône, prier, jeûner, aimer ses ennemis, s’abandonner à la Providence. De leur côté, les nouveaux convertis sont interpellés par ce discours qui va, nous le savons, à l’encontre des valeurs de la société moderne.
La force de ces paroles a, aujourd’hui encore, un impact sur ses auditeurs, d’autant plus lorsqu’elles sont vécues au quotidien. Nos contemporains n’ont pas besoin de grands discours, mais de témoins.
Dans son best-seller, « Les chaussures du pêcheur », Morris West présente le pape fictif Cyril Ier qui quitte la nuit le Vatican incognito pour rencontrer son peuple dans sa situation réelle. Il s’est rendu compte que de beaux sermons et des lettres apostoliques ou encycliques ne suffisent pas à toucher les gens, en particulier ceux qui souffrent ou se trouvent dans des conditions misérables.
Prenons un moment en ce début de weekend pour revenir sur ces enseignements de Jésus, nous laisser interpeller et chercher à identifier les espaces de notre vie où nous pourrions davantage les mettre en pratique…
« Quand Jésus descendit de la montagne », commence l’évangile d’aujourd’hui. Qu’avait-il fait dans la montagne ? Il venait de prononcer le célèbre Sermon sur la Montagne. Il n’est pas resté sur la montagne mais est descendu pour affronter la pire réalité de la vie : il a rencontré un lépreux, un paria, une personne que la société pensait punie par Dieu pour d’horribles péchés. Jésus l’a touché et l’a guéri. D’un seul geste, il a brisé les préjugés, les idées fausses et les barrières construites par la société humaine.
Dans la Bible, la lèpre représente souvent le péché. Nous sommes tous pécheurs, et avons expérimenté le contact guérisseur du Christ lorsque nous nous approchons de Lui dans les sacrements. La question est : sommes-nous également prêts à être ses mains et à toucher les « lépreux » de notre société, ces minorités que notre société dominante et nos églises refusent ou hésitent à toucher ?
Il est si facile de rester sur la « montagne », de prier à l’église ou de passer du temps dans un groupe de prière charismatique. C’est si facile d’être saint là-bas. Mais la sainteté ne s’atteint pas dans les églises qui sentent l’encens mais plutôt là où les « lépreux » attendent notre contact affectueux. Sur la « montagne », nous recevons ce dont nous avons besoin pour le temps de « descendre » aux réalités de la vie quotidienne. Ce n’est que lorsque notre vie quotidienne n’est pas isolée et séparée de ces moments sur la montagne quelle devient l’Eucharistie, la source et le sommet de notre vie chrétienne.
Saint Irénée a dit un jour : « La gloire de Dieu, c’est l’homme debout, pleinement vivant. » Chers amis, êtes-vous vivants, pleinement vivants ? N’oubliez pas que vous êtes la gloire de Dieu ! Jésus est venu pour nous rendre tous vivants ! Dans l’évangile d’aujourd’hui, Il a guéri le lépreux, l’a guéri, l’a rendu vivant – pleinement vivant ! Nous n’avons qu’une seule vie à vivre et nous devons la vivre pleinement !
Êtes-vous déprimé ? Êtes-vous malade? Y a-t-il quelque chose qui vous dérange en ce moment ? Viens à Jésus, rends-lui hommage et dis : « Jésus, si tu le veux, tu peux me guérir. » Imaginez Jésus tendant la main, vous touchant et disant : « Je le veux, sois guéri! » Voyez Jésus éliminer toutes les hormones « malsaines et négatives » de votre corps.
Oui, nous avons tous besoin de guérison – physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. À quand remonte la dernière fois que vous êtes allé chez un médecin ? Vous souvenez-vous encore de votre dernière confession ? Voulez-vous vraiment être guéri ? Pardonnez à ceux qui vous ont blessé et soyez assez humble pour demander pardon à ceux que vous avez blessés. Même notre société, l’environnement et le cosmos tout entier ont besoin de guérison. Oui, être guéri, c’est devenir pleinement vivant !
Bonne journée, bonne santé !
P. Alain MB. cssp