Méditation du Jeudi 17e semaine du temps ordinaire année B

Jr 18, 1-6 ; Ps 145 ; Mt 13, 47-53
« Dieu reconnaîtra les siens »
Le fait de vivre avec des gens de mauvaise foi peut nous amener à douter de la présence d’un Dieu qui est bon. Le fait de voir dans la société des méchants prospérer et se moquer de la chute ou de la misère de ceux qui s’efforcent de marcher selon la volonté de Dieu peut nous conduire à douter de l’avènement du Royaume des Cieux. Pire encore, la présence du mal dans le monde pose beaucoup de question : Si tu es bon Seigneur pourquoi tu laisses prospérer le mal ? Jésus répond à cette question dans la page de l’évangile de ce jour en nous racontant la parabole du filet qui rapporte toute sorte de poissons. Faut-il le rappeler, la parabole, littéralement en grec translittéré para-bolè veut dire « jeter le long de » ou « mise en regard ». C’est un langage imagé ou une comparaison. Elle consiste à comparer la logique de Dieu à la logique de l’homme pour critiquer celle de l’homme afin qu’il rentre dans la logique de Dieu. Pour expliquer le mode opératoire de Dieu, Jésus passe par le filet qui rapporte toute sorte de poisson. Il prend les images de son milieu pour permettre aux gens de comprendre Dieu. La parabole met en exergue un filet jeté en mer. Il s’agit du lac de Tibériabe dont on dénombrait une vingtaine d’espèces de poissons (Cf. Joachim Jeremias, les paraboles de Jésus). Mais toutes les espèces de poissons ne sont pas comestibles pour le juif pieux. Dans le Lévitique 11, 9-10 on trouve ce précepte de la Loi : « Voici les animaux dont vous mangerez parmi tous ceux qui sont dans les eaux. Vous mangerez de tous ceux qui ont des nageoires et des écailles, et qui sont dans les eaux, soit dans les mers, soit dans les rivières. Mais vous aurez en abomination tous ceux qui n’ont pas des nageoires et des écailles, parmi tous ce qui se meut dans les eaux et tout ce qui est vivant dans les eaux, soit dans les mers, soit dans les rivières ». Du coup, les crustacés et les autres poissons sont exclus et déclarés impurs. Le juif considère qu’ils ne sont pas « casher » c’est-à-dire « apte » à être consommés. On comprend pourquoi la parabole fait le tri entre le bon et le mauvais poisson. Le bon est celui qui a les écailles et les nageoires, c’est lui qui est ramassé et mis dans le panier, tandis que l’autre catégorie de poisson est rejetée. Ce langage imagé exprime une réalité : l’église est composée de bons et de mauvaises personnes. Il y a des faux frères, des gens qui font semblant d’être avec les vrais fils de Dieu. Il y a même ceux qui rentrent pour la détruire de l’intérieur. Ils côtoient les gens de bonne foi, les hommes et femmes vertueuses. A la fin, Dieu saura séparer les malfaiteurs des vrais fils de Dieu. Il ne faut pas s’offusquer de voir les méchants prospérer ou le mal se développer. Il se développe pour leur propre perdition. Le psalmiste ne dit-il pas « si les méchants croissent comme l’herbe, si tous ceux qui font le mal fleurissent, c’est pour être anéantis à tout jamais » (Ps 92, 7). Rentrons dans la logique de Dieu et nous lui ferons confiance même au cœur de nos détresses. Amen !
Abbé Pamphile ASSOUMOU MVOMO

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