
« AVEC LE SACRIFICE DU CHRIST, NOUS PASSONS DU SACRIFICE ANCIEN AU SACRIFICE NOUVEAU QUI RÉSIDE DANS LA RÉALISATION DE LA VOLONTÉ DE DIEU » Saint Thomas d’Aquin
Pour notre méditation aujourd’hui, nous nous intéresserons à la lettre aux Hébreux, singulièrement au verset 9 du chapitre 10, où l’auteur met en lumière le véritable sacrifice, ce qui plaît à Dieu : « Puis il déclare : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second » (He 10, 9).
En effet, alors que nul n’était capable de faire pleinement la volonté du Père, le Christ a pris sur lui l’engagement de le faire. Il a fait la volonté de Dieu en étant obéissant et fidèle à ce que désirait Dieu. Ainsi, en mourant sur la croix, il a non seulement payé la rançon pour le salut du genre humain, mais aussi accompli la volonté même de Dieu.
La conséquence immédiate est le passage d’un type de sacrifice à un autre. Autrement dit, par son acte sur la Croix, le Christ rendu archaïque et démodé toutes les formes de sacrifices de l’ancienne alliance et il a institué par le fait même un type nouveau qui corresponde à ce que Dieu désire. Ce qui est exprimé par : « Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second » (He 10, 9b).
En effet, le mot « premier » ici se réfère essentiellement aux sacrifices et aux offrandes prescrits dans l’ancienne alliance pour supprimer le péché et les fautes du peuple. Le Christ les enlève ou supprime, c’est-à-dire qu’il montre qu’ils n’ont aucune valeur ontologique et fondamentale pour éliminer le péché. Il déclare à la fois leur inefficacité et son intention de les abolir.
Ainsi, après avoir aboli les formes de sacrifices inefficaces, le Christ en institue celui qui est conforme au projet de Dieu à savoir : l’accomplissement de la volonté de Dieu. Les deux sont en contraste l’un avec l’autre, et il montre l’inefficacité du premier, afin que la nécessité de sa venue pour faire la volonté de Dieu puisse être pleinement vue. S’ils avaient été efficaces, il n’aurait pas été nécessaire qu’il vienne pour faire l’expiation.
On comprend ainsi qu’avec le sacrifice du Christ sur la Croix en guise de rachat pour le genre humain, nous passons du sacrifice ancien basé sur la loi (les sacrifices et les offrandes prescrits, mais inefficaces) au sacrifice nouveau qui repose sur la réalisation de la volonté de Dieu. Autrement dit, ce que Dieu attend désormais des hommes ce ne sont pas les sacrifices qu’ils peuvent offrir (et qui sont bien), l’accomplissement parfait de sa volonté condensée dans la Bonne Nouvelle.
Ainsi prions le Seigneur, pour que nous sachions comprendre qu’il désire davantage la réalisation de sa volonté qu’autres choses. Que le Saint-Esprit nous aide à faire la volonté de Dieu. Abbé Priscil NSOME MBEGHA