Ref:Dt 31, 1-8
« Fils d’homme, ce qui est devant toi, mange-le, mange ce rouleau ! Puis, va ! Parle à la maison d’Israël. »
Chers frères et soeurs, bien-aimés dans le Christ, les textes de ce jour mettent la Parole de Dieu et les serviteurs de cette Parole au centre de notre méditation, en fixant notre attention sur le thème de la vocation.
En effet, dans notre société aujourd’hui, nous vivons divers drames du fait des serviteurs de la Parole de Dieu qui se sont ainsi autoproclamés. Ils exercent frauduleusement un ministère qui n’est pas le leur, car ils n’ont pas été appelés et institués. L’autorité par laquelle ils enseignent et accomplissent leurs actes est douteuse !
Or, dans la première lecture, c’est Dieu lui-même qui, le premier, adresse sa Parole à Ézékiel, fils du prêtre Bouzi. Dieu lui révèle sa Parole. Il le prépare en le remplissant de son Esprit Saint avant de l’envoyer dire sa Parole au peuple d’Israël. Le symbole de la manducation de la Parole de Dieu représente ici l’initiation spirituelle et mystique d’Ézékiel, fils du prêtre Bouzi. C’est l’acte sacré par lequel, le Seigneur le consacre comme Prophète.
Le symbole de la manducation de la Parole de Dieu signifie également la lectio divina ou la méditation active, permanente et priante des Saintes Ecritures. Or, sans ce préalable, beaucoup se précipitent souvent à aller parler au nom de Dieu. Le résultat est qu’ils et elles délivrent aux gens des discours mensongers, des fausses prophéties et des faux oracles de la part de Dieu !
Oui, chers frères et soeurs, en toutes choses, la vocation est nécessaire. Et, une initiation idoine est aussi nécessaire ! Il faut être appelé et instruit avant d’être envoyé. Ézékiel, fils du prêtre Bouzi mange d’abord lui-même la Parole avec laquelle il nourrira le peuple d’Israël par la suite. Ce principe est universel : on ne donne aux autres que ce qu’on a d’abord soi-même goûté !
De même pour devenir prêtre catholique, par exemple, il faut au moins 8 ans d’études après le baccalauréat. Ce temps de formation humaine, intellectuelle, spirituelle et pastorale est un temps d’initiation et d’aguerrissement du futur pasteur. Il mange d’abord lui-même ce qu’il servira aux autres comme prêtre demain. Car un aveugle ne peut pas conduire un troupeau. Les pasteurs ou les bergers du troupeau doivent être des hommes éclairés et investis du Saint Esprit !
Pour être des chrétiennes et des chrétiens authentiques, nous sommes également invités à nous nourrir et à vivre des Paroles qui sortent de la bouche de Dieu. Prendre chaque jour, comme des enfants dociles, le temps de la méditation silencieuse de la Parole de Dieu notre Père est le gage d’une bonne croissance spirituelle. Un enfant se nourrit des conseils de son Père et de sa mère. De même que les parents nous aasurent la subsistance matérielle, de même ils doivent se préoccuper de notre croissance spirituelle et mentale. Dieu nous assure, à nous ses enfants, le développement humain intégral !
Prions les uns pour les autres, afin que le Seigneur nous garde ce coeur et cette âme d’enfants, afin d’entrer dans le Royaume des Cieux. Amen !
Abbe Serge Patrick MABICKASSA