« Ne vous faites pas de trésors sur la terre ! »
On sait bien que les trésors sur la terre sont très nombreux et variés, et, avec toutes les richesses du pays (sol et sous-sol), il semble y en avoir de plus en plus… Nous savons bien que ces trésors nous séduisent et que nous cherchons à les posséder, souvent avec trop de cupidité et d’âpreté au gain. Et pourtant, ils ne serviront à rien quand nous passerons de l’autre côté. Vous connaissez peut-être ce proverbe qui dit : « On n’a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard. »
« Mais faites-vous des trésors dans le ciel. »
Contrairement à ceux de la terre, les trésors du ciel ont une caractéristique unique ; ils sont éternels, ils durent toujours. Quand on voit les trésors de la terre fuir aussi rapidement et disparaître, ça devrait nous aider à chercher des trésors qui demeurent au-delà du temps surtout que notre cœur est toujours assoiffé par quelque chose de bien plus grand.
« Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. »
L’évangile de ce jour fait partie du sermon sur la montagne, un sermon qui dérange d’un bout à l’autre, qui vient bouleverser nos façons de voir, qui nous trace des valeurs qui sont bien plus proches des trésors du ciel que des trésors de la terre. En nous disant : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur », Jésus nous incite à nous mettre à la recherche des trésors du ciel.
Ce n’est sans doute pas pour rien que Jésus fait un lien entre le trésor et le cœur, le cœur qui est l’expression la plus profonde de notre être. En nous invitant à nous faire des trésors dans le ciel, Jésus nous fait comprendre que le trésor en question ne vient pas de nous. C’est un trésor qu’il nous offre, un trésor qu’il nous invite à accueillir c’est-à-dire à en faire vraiment le souci de nous cœur.
Mais, quel est ce trésor que Jésus nous offre ? Il me semble que c’est d’avoir la grâce d’aimer comme Dieu, ce que Jésus nous a montré de la manière la plus juste et la plus parfaite. Ce n’est pas pour rien qu’il nous dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jn 15,12)
Voilà à quoi Jésus nous invite : faire de l’amour le souci de notre cœur. St Paul l’avait bien compris quand il avait écrit aux Corinthiens : « J’aurais beau distribuer mes biens aux pauvres, si je n’ai pas la charité, cela ne sert à rien. » (1 Co 13,3)
Mais Jésus prend bien soin de nous avertir que l’accueil de ce trésor qui est l’amour de Dieu et celui du prochain nous engage dans un combat spirituel exigeant ; parce que les instincts de la nature continuent de nous habiter et d’aller dans le sens contraire. Quand Jésus nous parle de l’œil limpide et de l’œil mauvais. Il nous invite à jeter un regard limpide sur nous-mêmes, à faire la vérité sur nous-mêmes.
Pas facile de faire cette opération-vérité ! Nous avons besoin de nous jeter dans les bras de Dieu et de faire confiance à Jésus qui nous dit : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » (Jn 8,12)
Poursuivons notre route à la suite du Christ pour que notre vie soit de plus en plus lumineuse et nous permette d’accueillir le trésor de l’amour de Dieu manifesté à nouveau dans l’Eucharistie de ce jour.
« Seigneur notre Dieu, regarde notre offrande, qu’elle soit agréable à tes yeux, et nous obtienne un accroissement de charité. »
P. alain MB. cssp