Messe d’action de grâce pour la Nation gabonaise: 64ème anniversaire d’accession à la souveraineté internationale.

La cathédrale Notre Dame de l’Assomption qui a clôturé le jubilé de ses 60 ans de consécration le 15 août 2024, a accueilli ce 16 août 2024, un office religieux pontifical à 9h00 ,qui a vu la participation des plus hautes autorités de la République, au nombre desquels le chef de l’Etat et son épouse, les Présidents des Institutions, les membres du CTRI, les membres du gouvernement et de nombreux fidèles. Le Président de la République a été accueilli au péron de la cathédrale par Mgr Jean Patrick IBA-BA, Archevêque métropolitain de Libreville et vice président de la Conférence des évêques du Gabon.


A l’entame de la célébration Mgr Jean Patrick IBA-BA s’est exprimé ainsi:  » Nous voulons en ce jour très spécial prier pour notre pays le Gabon. Le confier à celui qui nous l’a donné. Le confier à celui qui nous a permis de vivre sur cette terre bénie. Nous voulons prier pour ce moment spécial de notre pays, ce moment de la transition, d’une manière spéciale pour ceux qui portent ce moment en particulier : le président de la République, les membres du CTRI, les membres du gouvernement et toutes les bonnes volontés qui prennent à cœur et qui se battent , et qui prient pour que ce moment soit une réussite pour notre pays le Gabon ». A la lumière des textes que la liturgie du vendredi de la 19ème semaine du temps ordinaire, année paire, Mgr IBA-BA a prononcé son homélie à l’ambon de sa cathédrale:

Bien-aimés dans le Christ, Chers frères et sœurs,

Alors que débute la célébration de notre fête nationale, nous avons fait le choix de nous tourner d’abord vers Dieu pour lui rendre grâce à travers cette célébration eucharistique. En tant que Pasteur, je voudrais saluer cette démarche de nos autorités qui traduisent ainsi la primauté de Dieu dans notre pays. Cette attitude est d’ailleurs en lien avec la Parole de Dieu que nous venons d’écouter

En effet, les lectures de ce jour, nous enseignent la miséricorde de Dieu pour les hommes. Une miséricorde faite de tendresse et de compassion, de bienveillance et de pardon.

La miséricorde apparaît ici comme remède à la misère humaine que le prophète Ézéchiel décrit avec beaucoup de réalisme: A ta naissance…, dit le Seigneur… Aucun regard de pitié pour toi, personne pour te donner le moindre soin. On t’a jeté en plein champ, avec dégoût, le jour de ta naissance. Telle est la véritable condition de tout homme et de tout peuple sans Dieu. Abandonné à lui-même sans rien, ni personne pour promouvoir et veiller à sa dignité et à son droit, selon la justice voulue par Dieu.

Dieu, n’est pas un ravisseur, mais, nous dit le prophète Ézéchiel, celui qui couvre la nudité de la personne, du peuple ainsi abandonné, spolié. Il le nettoie, le parfume, et le pare de tout ce qu’il lui faut pour jouir de sa beauté et de sa dignité. Il le nourrit de matière et d’esprit. Malheureusement, malgré tant de bienfait, la fragilité humaine prend encore trop souvent le dessus, et l’homme s’en retourne à sa condition de misère. Le 30 août a permis à notre pays d’amorcer un tournant décisif de son histoire.

Dans cette phase de reconstruction, Dieu veut aujourd’hui, avec toutes les âmes de bonne volonté, restaurer notre dignité, ne lui tournons pas le dos. Ne repartons pas à nos idoles d’or et d’argents qui ne nous apportent rien de durable et de définitif. Rien qui puisse donner véritablement sens et valeur à notre existence, et nous conduire au bonheur véritable qui ne se trouve qu’en Dieu seul.

Dans l’évangile, Jésus se présente comme le défenseur des petits, des plus faibles. Les femmes étaient le maillon faible de cette société. Et la pratique était telle qu’un homme pouvait répudier une femme pour une raison quelconque, la privant ainsi de statut social, sans protection, victimes des caprices de l’homme.

L’attitude de Jésus qui, face à cette injustice, nous enseigne qu’en réalité, les lois du Seigneur sont toujours au service de la dignité humaine, du droit et de la justice, parce que Dieu nous aime, et Il a pour nous tous un projet de bonheur et de salut. Au moment où nous sommes en train de produire le cadre législatif qui réglementera notre vivre ensemble, laissons le Seigneur nous guider.

Frères et sœurs bien aimés, Dieu a pour notre pays le Gabon, comme pour tous les autres pays de la terre, un projet de grandeur et de prospérité. Il ne veut pas nous abandonner à notre propre sort, à notre indigence, ni laisser les plus faibles d’entre nous continuer à être abusés et opprimés par les plus forts. Il veut que nos sociétés cessent d’être cette jungle, où il n’y a que des prédateurs et des proies, pour que nous progressions ensemble vers plus d’amour, de vérité, de fraternité, de justice et de paix. Soyons donc attentifs à cette volonté qui s’exprime dans sa Parole, et accueillons-là pour réaliser en profondeur notre croissance, notre développement, et notre réussite, pour sa gloire et pour notre salut. Amen.

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